Quelques-uns de mes écrits, que ce soit de courtes nouvelles, des contes ou des poèmes!

Je mets mon coeur sur papier
Pour que soient gravées
Toutes mes émotions dans l'éternité
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jeudi 17 novembre 2011

Insaisissable malédiction de la vie (Concours de la nouvelle policière)

Insaisissable malédiction de la vie
Le saumon ne s’attrape pas au lasso, pas plus que tous ces criminels en liberté. Ces derniers rôdent et voguent de par le monde. Tous ces malfaiteurs croient être capables de semer la terreur par leurs actes. Ils oublient souvent que c’est moi qui les dicte. Je commande tous leurs faits et gestes. Je prends possession de ceux-ci. Je nargue tous ces pseudos Sherlock Holmes. Je sème tous ceux qui courent après ces assassins. Je poursuis ma fuite. Je poursuis mon destin. Je dupe tous ces policiers qui recherchent autre chose que moi. Interpol, FBI, Gendarmerie royale, tous croyant pouvoir attraper le poisson.

Cependant, je n’en suis pas un. Ma nature me protège. Je continue ma propre aventure. Je contrôle les destinées. Je suis évanescente dans mes actions. Je peux accomplir tout ce que je désire. Je suis imperceptible pour vous. Je suis sans faille dans mes démarches. Je suis impossible à capturer, tout comme ces saumons qui me narguent pendant que je pêche.

À la barre
Soudain, je chavire. Je suis sur un bateau. Invisible, j’en suis à la barre. J’en cause le naufrage. Je n’avais eu qu’à attendre la bonne vague pour réussir mon exploit. Celle-ci était gigantesque. Cette vague avait atteint la coque du paquebot. Elle l’avait déstabilisé. Le bateau de croisière chavirant avait attisé ma convoitise. L’attente avait été aussi longue qu’un surfeur patientant pour son moment de gloire. J’étais convaincue du mien. Une petite rotation de ma part, et le voilà à la renverse, ce gigantesque insubmersible. Encore des créateurs négligeant la force que j’étais.
Tous ces fêtards furent envoyés à la dérive. Seule moi avais le loisir de décider du moment de la culbute. Je n’éprouvais aucun ressentiment, aucune sympathie face à tous ces submergés. Aucune pitié pour tous ces noyés. Tous ces naufragés échoueront sur l’île à l’aube demain. Je m’assurai de la noyade de chaque personne. Je n’éprouvais aucune honte à m’en assurer, quitte à les faire suffoquer sous l’eau. Les cœurs cessèrent de battre; certains les uns après les autres, d’autres simultanément.
Aucun survivant. Sauf moi. Je sais que je demeurerai introuvable. Ce désastre causera tant d’émoi dans la population. Cet émoi durera quelque temps, avant de sombrer dans un oubli dénué d’intérêt. Le navire aura rejoint les tréfonds de l’océan. Les poissons y établiront demeure. Je contrôlerai leurs destinées. Il n’y aura que moi qui ne terminerai pas comme une épave.
Je contrôle leur direction. C’est encore un de mes crimes. J’assouvis mon désir. Je fais régner l’ordre. Ce n’est pas mon plus grand crime. Ce n’est pas le Titanic. Il n’en subsiste pas moins que j’en demeure à l’origine. Je ressens encore un sentiment de complétion. 500 naufragés, c’est tout de même considérable comme nombre. Ce sont 500 vies que j’ai contrôlées, 500 âmes qui ne cesseront d’errer. 500 morts, zéro survivant.
Voilà les gardes-côtes. Ceux-ci arrivent trop tard. Je me retiens de leur foncer dedans. Ils tentent de comprendre le drame, ne parviennent pas à le saisir. Ils se demandent comment ils annonceront la nouvelle. Leurs mines sont basses. Ils auraient voulu éviter cette catastrophe. Ils ont une impression d’avoir échoué à leur devoir de patrouille. S’ils savaient comme je me réjouis de les voir dans cet état! Je dus dévier ma trajectoire pour les éviter.
 Je crus que l’un d’eux perçut ma présence. Il n’en dit mot. Les autres ne le croiraient pas; il serait considéré extrêmement cinglé. Un fou recevrait plus de respect. On dépêcherait cet homme à l’hôpital pour qu’il subisse des soins. Et de là, je pourrais poursuivre mes méfaits. Mais son silence le sauve… pour le moment.

La chaleur
Je décidai dès lors de voguer vers d’autres horizons. Je devais aller m’établir dans une autre demeure. Je devais poursuivre ma fuite infaillible, inattaquable. Je savais que mon séjour était éternel. Telle était ma volonté. Je flamboyais dans mon dessein. Une éruption volcanique dégageait moins de chaleur, bien que je fus glaciale. Mon feu se consumait. Cette rage en moi dévastait tout sur son passage. Plus près d’un feu de forêt que d’un feu de paille. Étrange comparaison!
 J’entendais les cris. Ceux-ci n’étaient que des murmures pour moi, que des bruissements de tisons ardents. Ces bruits ravivaient mon instinct de survie. Il y avait une grande chaleur. Cette chaleur se répandait à petits feux. Elle éclairait d’une étrange lueur la bâtisse. Une autre catastrophe de la nature, perpétrée par moi. Accusée d’être pyromane!
 Les pompiers venaient d’arriver. Leurs sirènes avaient attiré une foule de curieux. Ces gens étaient désemparés. Ils avaient une foi incomparable envers les pompiers. Ces derniers tenteraient tout en leur pouvoir. Ils ignoraient qu’ils arrivaient trop tard. Quel drame pour eux! Ils ne pouvaient plus que sauver les biens. Plus aucune âme à sauver en ce lieu.
L’envie d’en blesser un me prit. Cependant, son heure n’était pas encore sonnée. Elle viendrait bien plus vite que ce à quoi il s’attendait. Je règlerais son cas plus tard. Ce diable paierait pour tous ses pêchés commis en ce bas monde. Il n’obtiendrait point mon pardon. Il ne se bornerait qu’à ma condamnation.

Ma véritable nature
Encore une fois, je pus quitter les lieux sans être remarquée. Je laissais cependant la marque de ma présence. Celle-ci perdurait des heures, voire des années. Je ne m’en faisais point. Je savais que ma trace s’estomperait sans disparaître. Celle-ci resterait à jamais invisible à l’œil nu. Il faudrait être cinglé pour la percevoir. Mais elle fait si mal dans le cœur de chaque humain. Mais quels cœurs et quelles âmes ont-ils?
Je brûlais du désir de poursuivre mon équipée. Je ravivais à chaque crime cette flamme en moi. J’adorais la lueur de mes pensées qui narguait tous ceux envoyés sur de fausses pistes. Cela me rendait folle de les narguer, folle d’exultation. J’emploie une multitude de moyens pour accomplir mon destin. Tous ces enquêteurs ne font pas les liens entre les différents meurtres. C’est ma joie de pouvoir les mélanger!
 Encore des pseudos Sherlock Holmes qui croient pouvoir résoudre toutes ces énigmes. Cette bande d’incapables ne voit pas ce qui les regroupe tous. Cette abondance de moyens les rend aveugles. Ils seront incapables de résoudre ces enquêtes. La solution ne leur parviendra pas même si je la leur insufflais à l’oreille. Cette façon de savoir que je suis en liberté comble mon exultation. Je ne les trompe pas. Je suis seulement plus forte qu’eux. Tous ces différents moyens font qu’ils pensent que c’est orchestré par différentes personnes. Leur sentiment d’humiliation me rend moqueuse et joyeuse.
Je continue mes méfaits. Les moyens ne manqueront point. Ces enquêteurs oublient l’essentiel et c’est cet essentiel qui me définit. C’est pour cela que je peux poursuivre mes délits. Ma nature intrinsèque me permet de parfaire de grandes œuvres. Cet essentiel ne sera jamais découvert par eux, il est bien trop évident !

Aveuglement naïf
J’embarque à nouveau sur un bateau. J’y demeure, discrète. Je parcours le monde à la recherche de nouvelles proies. J’adore ce jeu de chasse, ce jeu de pêche. Je suis à l’abri d’être découverte. Cette discrétion me sauve. Elle me permet de poursuivre ma fuite et ma poursuite de ces proies.
J’en repère une. Je me lie avec elle. Je transpire la confiance en sa compagnie. Ce qu’elle peut être naïve! J’adore. Je suis folle de joie. Je danse le tango avec elle. Mes mains se promènent partout sur son corps. Les hanches, le dos, et le cou. Je continue de l’abreuver à mes propres paroles. Je l’aveugle par mon charme.
Je viens d’étrangler cette jeune femme. Je suis enivrée. Quel sentiment! Quelle joie! Ce fut si facile de la berner, d’aveugler sa confiance. Un vrai jeu d’enfants. Dommage que j’aie dû lui faire subir ce sort. Elle était si belle, si pétillante. Elle rayonnait sur tant de personnes. Tant de plaisir est péché. Ce délit lui a coûté la vie.
Je laisse plein de gens dans le deuil. Qu’importe! Un jour viendra leur tour. Je finirai par m’en occuper tôt ou tard. Cette pétillante femme devra veiller sur ces gens d’ici là. Enfin, c’est ce qu’ils croient tous qu’elle sera leur ange gardien ou leur bonne étoile. Leur naïveté attise leur croyance. Or, leur destin et ma destinée en décidera autrement. Je me sens irréprochable d’agir ainsi. Je rôde, je vais et je viens. Je poursuis mon destin. Je suis en liberté. Je suis la réelle gardienne de toutes ces vies. Certaines ont des passages aussi rapides que des comètes sur Terre. Je décide de la chance qui leur sourit.

            Garder le contrôle
Je prends possession de ce corps pour la deuxième fois. Quel sentiment d’euphorie! Quelle plénitude! Je contrôle encore ces actes. Cet humain est influençable, à l’instar de l’humanité. Facile pour moi de semer la sauvagerie en lui. Je suis psychologue. Je contrôle ses émotions. Je maîtrise cet homme; son corps est le mien. Je n’ai plus aucun étonnement face à la haine de l’humanité. Je m’exerce à l’effacer de cette Terre. Elle ne doit pas aller ailleurs dans l’univers. Je suis plus puissante que ces dieux, que ces forces de la nature. Je règne. Je les dirige.
Je guide ses pas. Le corps s’approche de la victime. Il a déjà commis l’irréparable. Il se souvient des gestes à effectuer. Il prend soin de ne laisser aucune trace. Je m’assure qu’il est prudent; je ne voudrais pas être retrouvée avant d’avoir accompli mon destin. Je regarde la future victime. Elle ne s’y attend point. Mon corps a les mains moites. Le cœur bat la chamade. Il bat le rythme des mouvements de mon corps.
Je peux me permettre d’enfoncer cette lame sans doute. Je contrôle les actions. Le bras se penche vers l’avant. La lame est enfoncée dans le corps. Un seul coup et plus une seule respiration. Le sang se répand sur la lame et forme une flaque. La victime y baigne. C’était encore un de ces moyens que je prends pour exécuter ma disgrâce.  C’est une faveur que je fais au monde, une aumône pour celui-ci. Je ne ressens aucune pitié. Mon intermittence dans ce corps me sauve. Malgré cet effet momentané, je demeure perpétuelle et incessante. Je reste éternelle.

À la recherche de la justice
La victime repose à mes pieds. Morte. Une marre de sang se répand autour d’elle. Je vois tous les péchés qu’elle a commis. La liste est longue. Je ne peux la citer en entier ici. Elle a abusé de la confiance. Elle a abusé de l’insouciance. Elle a abusé de l’enfance. Elle a abusé de son voisin. Et là n’est pas son pire crime. Quelle horreur! Je fais bien de débarrasser le monde de cet être immonde. Quasimodo est un saint à ses côtés.
Tant de crimes impunis. Ils rendent ce monde immonde. Les gens voudraient la paix. Ils semblent y préférer la peur, et la haine. Ils ne règlent pas leurs comptes. Ils demeurent avec plein de rancœur. Leur peine est profonde. Ils croient que leur confiance en viendra à bout. Quelqu’un doit venir réparer les blessures des victimes. Ce quelqu’un est moi.
Moi. Je punis les délits. Je représente la justice. Je suis plus sévère qu’au jour du jugement dernier. Je guide les âmes à travers ce monde. J’y fais un ménage. Cela est mon droit et je le prends. C’est aussi mon devoir, même plus que mon droit. J’honore ces âmes nobles, pour le court temps qu’elles le sont. Je choisis judicieusement les moments et les moyens de rectitude. Je ne manque pas d’imagination. Tous les moyens sont bons pour retrouver l’équité, grande justicière.

La poursuite de mon destin
J’efface mes traces avant de me lancer dans une nouvelle poursuite. Je pars à la recherche. Je poursuis inlassablement ma quête. Je sais que j’attraperai cet homme. Il ne pourra pas m’échapper. Pas cette fois. Il est temps que ce pompier paie. Je vogue de par le monde. Je le traque. Je sais qu’il croit réparer ces crimes en sauvant des vies. Ce n’est pas suffisant. Aucun crime ne peut être réparé de cette manière. Pas avec moi qui représente la justice, pas avec lui qui est l’incarnation du diable. Ma chasse est longue.
Je le repère. Il marche dans la rue. Je le suis. La nuit est sombre. J’aperçois une ruelle. Je lui tends une embuscade. Ma poursuite est immobile. Elle continue sans cesse. Il ne se doute pas que je le guette. J’ai l’impression de le suivre au galop. Je l’attrape. Je lui demande un renseignement. Je lui dis que je suis perdue. Il ne s’attend pas à ce piège. Ma poursuite a le goût de la surprise.
La corde lui enserre la gorge. Je le tire au fond de la ruelle. Je le porte à la forêt. Je l’accroche à un arbre. Je m’assure de la solidité du nœud. J’entends le craquement de sa tête qui se brise. Un autre suicide pour rejoindre les statistiques. Les loups sentiront son odeur. Je ne regrette point mon acte. Cet homme le méritait. Il méritait d’être dévoré sauvagement. Je m’enfuis pour ne pas subir le même sort, involontairement.

Qui sème le vent récolte la tempête (la fuite)
Ça y est, les loups ont trouvé le corps. Cela a alerté la population. La population a alerté les policiers. Les policiers ont encerclé le périmètre. Ils enquêteront encore et encore, en vain. J’avais fait le nœud à l’envers. Quelle bêtise! J’ai déguerpi il y a longtemps. Mon odeur est restée présente, toutefois. Les chiens la hument. Les chiens me pourchassent. Je m’efforce de les semer. Je vais à la vitesse d’un étalon. Je suis plus rapide que le couguar. Les chiens me flairent. Ils semblent désemparés. Ils veulent réussir leur rôle de cerbères. Ils reniflent. Ils suivent différentes pistes. Ils les poursuivent. Ils ont repéré la mienne. Je dois continuer ma fuite. Je dois les semer. Ils ne doivent pas m’attraper. Leurs crocs me réduiraient en miettes. Je sais que je suis plus forte qu’eux, qu’eux tous réunis. Je flaire d’autres pistes. Je m’efforce de camoufler mon odeur parmi celles-ci.
Pourtant, c’est agréable de fuir. Je sais que ma fuite ne causera pas ma perte. Le sentiment de fuite accélère le rythme de mon cœur. C’est comme une évasion de mon propre corps. Une échappée qui évite de causer ma perte. Je fuis, je fuis. Je sens que les chiens ont abandonné la poursuite. Je ne prends pas de chance. Je continue ma fugue. Je dois m’assurer d’avoir semé les chiens. Je ne dégage plus rien. Je persiste à avancer. Je sais désormais que mon obstination a porté fruit. J’ai atteint mon échappatoire. Plus rien ne peut me capturer. Plus rien ne peut m’attraper. Je peux perpétuer ma justice.

L’errance
Je suis en la personne de… Désolée, je viens d’accomplir mon destin. Encore une fois, je quitte en constatant le décès. Je n’accorde pas de deuxième chance à mes proies. L’heure était venue de réaliser mon destin. Je dois changer de demeure pour le poursuivre. Personne ne pourra m’arrêter. Je rôderai toujours. Je rôderai à chaque heure. Je suis plus insidieuse que cette mort qui rôde. Je vagabonde. J’apprécie ce sentiment de liberté. Je peux errer sans fin dans ce monde. Je peux semer le doute dans mes poursuivants. Je libère toute cette fureur en moi. Ce n’est que justice rendue. Je ne me fais pas prendre deux fois à mon jeu. J’erre en toute liberté.
Je décide des évènements. Je choisis les prochaines rencontres. Je vogue, je navigue, j’entreprends encore toute une équipée. Je suis à la barre de mon destin. Je suis à la barre de celui des gens. Je ressens le vent qui caresse mon visage. Aucun frisson. Simplement de la joie. J’aime cette excursion. J’ai l’impression de faire qu’une simple balade. J’aime ce sentiment de contrôle sur tous ces voyages en ce bas monde. Je poursuis ma randonnée à la recherche de mon destin.

Le temps file
Mon pèlerinage se poursuit. J’attends que vienne à moi mes victimes. J’adore ce sentiment d’attente. Il rend plus euphorique l’accomplissement de mon destin. Le temps passe. Je ne fais qu’attendre. Je regarde toute cette beauté autour de moi, cette beauté qui jure avec tant de haine. Le temps n’estompe pas cette haine. Les victimes défilent et le temps file. Je croise plusieurs victimes. Certaines semblent elles aussi attendre. Elles espèrent leur paradis et ma bénédiction qui se fera attendre… toujours.
J’ai l’impression de suspendre le temps autour de moi. Je sens la caresse du vent. Certains diraient que cette attente les rend fous. Ce n’est pas mon cas. Je suis bien, extrêmement bien. J’apprécie ce moment de détente. Ce sursis de mon destin me comble. Je sais que des moments de solitude s’en viennent. Depuis toujours, j’attends après eux. Je suis impatiente qu’ils arrivent.

L’hésitation
Cette attente me permet de reprendre contact avec moi-même. Je suis paisible. Je regarde mes envies. Sont-elles les mêmes qu’au commencement de mon épopée? Oui, je veux terminer ce que j’ai commencé. Personne ne s’en sortira. Enfin, si j’y parviens. Il ne reste que ceux qui me cherchent sans cesse. Je ne fais qu’attendre. Je dois m’assurer de ne pas commettre d’erreur irréparable. Je déteste ce doute, ces erreurs possibles.
Je suis convaincue de mes actions. Non, je m’interroge à nouveau. Qu’ai-je donc? Aurais-je des remords? Je commence à me ressaisir. Je reprends confiance. J’ai encore une crainte. Elle est effacée par ma certitude de faire régner cette justice. Mon envie de droiture est plus forte que mon hésitation. J’hésite face à mes poursuivants. Mon inclinaison à la rectitude me convainc de les faire payer eux aussi. C’était mon souhait. Je ne retarde pas ce moment. Je l’exécute aussitôt ma conviction revenue. Je n’ai plus aucune hésitation.

Seule au monde
Je me sens seule au monde. Suis-je la seule survivante? Ai-je accompli mon destin? Non. Je sais que celui-ci n’est pas complet. Un élément me manque. Un élément m’échappe. Je me sens désemparée. Je dois poursuivre cette fuite incessante. Je dois trouver un moyen de parachever ce qui fut commencé. Je dois trouver de l’aide. Étrange. C’est la première fois que j’en ressens le besoin. J’ai accompli tous ces meurtres sans aide. Je sais que je continuerai mon œuvre. Je sais que mon heure viendra. Elle viendra lorsque mon destin sera accompli. Je transpire. J’ignore ce qui se passe. Désemparée. Je suis le dernier ange sur Terre.

L’ange de la mort
Ma demeure dans cet ange me rend insaisissable. Je vous le redis; personne ne pourra m’arrêter. Je continue à l’infini mon errance. Je rôde. Je viendrai vous trouver. Peut-être pour une deuxième fois, dans votre nouveau repaire. Et puis non. Je ne vous rejoindrai pas dans votre paradis ou votre enfer. J’incarne l’ange de la mort. Je suis plus insidieuse que cette mort qui rôde. Je suis cette grande justicière de la vie. Je suis la grande faucheuse. Je suis la mort.

Insaisissable
Je vous l’avais dit. Ma nature me permet de vous échapper. Personne ne me capturera. Jamais. Je pourrai poursuivre mon voyage à l’infini. Je l’ai fait, je le fais sur ce monde, je le ferai dans un autre monde. Je serai à la barre et contrôlerai votre destinée, votre naïveté. Cette chaleur qui se dégage de vous me réjouit dans mes actions. Cette chaleur n’est pas synonyme d’amour. Elle est synonyme de haine. Cette chaleur me fait penser à rendre la justice. La justice sera rendue peu importe les poursuivants que vous mettrez à mes trousses. Je les fuirai dès que je les sentirai. J’aurai alors qu’un sentiment d’errance. Cette errance sera pour moi qu’une longue attente. Cette attente renforcera votre haine. Cette attente me fera douter. Cette attente me réconfortera dans le fait de savoir que je suis insaisissable et que je finirai par être seule au monde. Je le sais. Je suis cet ange de la mort. Celui qui vous inquiète dans la noirceur et dans la lumière. Celui qui demeure insaisissable et perpétuel.

Malédiction de la vie
Je suis la mort, cette grande malédiction envoyée sur Terre. Je sens une lame me transpercer. Celle-ci est brûlante. Je ressens cette chaleur dans tous les pores. Je commence à ressentir les émotions qui m’ont manquées toutes ces années. Cette chaleur est insupportable. Je sens des papillotements dans le creux de mon ventre. Je réalise toutes les souffrances que j’ai infligées. Je vire folle. J’incarne l’ange de la mort. Je suis cette mort. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je dois survivre. Je dois poursuivre mon destin. Je pars vers d’autres horizons. Je représente la vie. Que m’arrive-t-il? Ce feu se consume en moi. Toutes mes convictions s’envolent. Je veux retrouver ma vie d’avant. Je veux accomplir ma destinée. Celle-ci me semble inachevée. Je dois réaliser mon dessein jusqu’à la fin. Je suis morte.

2 commentaires:

  1. C'est très original, comme texte. En fait, tout le texte est basée sur des images, des métaphores, des symboles, et je trouve ça très original. Et qualifier la mort de malédiction de la vie" est pas mal, je trouve (pour te ressortir mon cours de Français sur les figures de style, je dirais même que c'est une anaphore). Et en plus, tu laisses une certaine ambiguïté, entre l'être physique et l'être imaginaire.

    Donc pour conclure, je vais juste dire que j'aime bien ton texte, plus que "une panne d'horreur".

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  2. C'est la preuve que la consigne de relire son texte donne de meilleurs textes! ;) Ce texte a beaucoup plus été travaillé, même si je n'ai pas remporté de prix dans le concours pour lequel je l'ai soumis!
    Merci loulou, au plaisir de te divertir à nouveau

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