La panne d'horreur
Voilà près de huit mois que j'étais avec ma copine. Enfin, ce ferait huit mois demain et je faisais semblant de ne pas m'en rappeler. Je voyais bien les derniers temps qu'à chaque fois que nous discutions de la fin de semaine à venir que quelque chose lui importait. Elle tentait de ne rien en laisser paraître, mais son air angélique et son côté romantique m'avaient séduit. Alors, ça paraissait! Comme je feignais l'ignorance, elle ne pourrait qu'être heureuse de la surprise que je lui ferais en lui montrant que je m'en rappelais. Surtout qu'en ce moment, alors que je conduisais en route vers la maison de mon retour de travail, je ne faisais que lui mentionner que j'allais décompresser avec les collègues.
Elle me mentionna qu'elle allait rapidement aller mettre son cellulaire sur la charge afin de poursuivre la conversation. Je m'apprêtais à lui mentionner de ne pas m'attendre pour mange, que ça ne me dérangeait pas de réchauffer à mon arrivée, quand la communication fut coupée. Elle m'avait probablement pas bien branché son portable pour le charger. Or, je vis en avant de moi toutes les lumières de la ville s'éteindre d'un coup. Je trouvais étrange qu'elle manque de batterie au même moment que la ville manquait d'électricité. Et moi-même, je sentais l'énergie me quitter. Comme s'il fallait que tout tombe en panne en cet instant! Comble d'ironie, le voyant de l'essence se mit à clignoter, la dernière chose que je souhaitais dans cette noirceur.
Lorsque je relevai les yeux vers la route, je vus une énorme explosion en avant de moi. Un poids lourd venait d'exploser et avait causé tout un carambolage. Était-ce la chaussée glissante de cette première neige qui l'avait renversé ou quelqu'un en voulait-il à la compagnie et avait posé une bombe? Malgré mon incrédulité, je penchais plus pour la seconde option car dans le court laps de temps pendant lequel j'avais baissé les yeux, le camion n'avait pu déraper sur une plaque de glace, tenter de se maîtriser et faire plusieurs tonneaux. Je n'en revenais tout simplement pas de cette autre coïncidence, d'autant plus que nous étions le 11 du 11 du 11. La fin du monde n'était pas prévu pour aujourd'hui et surtout, je ne croyais pas à toutes ces sottises qui ne faisaient qu'attiser la peur. Je voyais bien que cela n'avait pas de sens et comme je commençais à penser à la théorie du complot, je me dis que j'écoutais trop de fiction américaine, lisais trop sur des complots, l'église, les franc-maçons, la kabbale, et que me laissais emporter par la paranoïa mondiale. Mais j'étais très loin d'être au bout de mes surprises.
À travers les essuie-glace, je tentai d'observer le ciel. Les flocons tombaient maintenant plus vite que la pluie, pendant un orage électrique et je n'y voyais plus grand chose. Ce que je réussis à voir est indescriptible et me fit dresser le poil sur les bras et si ma moustache Movembre l'aurait pu, elle l'aurait fait. Je vis un objet volant non identifié et me refusai à croire que des extra-terrestres prenaient d'assaut la planète. Pas que je ne croyais pas qu'il existait de la vie ailleurs que sur Terre, mais qu'il me semblait irréaliste que des petits bonhommes verts se déplacent plus rapidement que la vitesse de la lumière ou qu'ils aient trouvé les moyens de survivre plusieurs années en traversant différentes galaxies. L'ovni semblait larguer des gens - oui, c'était ce qu'il me semblait grâce à la Lune qui réfléchissait les rayons du soleil sur la neige. Ces gens explosaient et se transformaient en des semblants de comètes qui venaient s'écraser et faire trembler la Terre. Désolé si je ne peux vous décrire l'horreur de cette fusée aplatie qui semblait avoir également une queue d'avion, mais je ne suis pas le meilleur orateur et ne trouve pas les mots pour décrire le peu que j'entrevoyais à travers les flocons. J'espérais rejoindre bientôt ma copine pour la réconforter et me demandais où nous pourrions nous réfugier en sécurité. Je n'ignorais pas que je devais faire vite puisque le pont que je venais tout juste de traverser venait de s'effondrer dans un fracas infernal.
Je rentrai à la maison, déposai rapidement mon porte-documents sur la table et pensai à aller chercher la lampe de poche pour m'éclairer. Malgré ma connaissance des lieux, dans l'obscurité et la frénésie du moment avec une odeur nauséabonde, je ne pus m'empêcher de m'enfarger dans la patte de la table et dans un cadre de porte ainsi que d'éprouver une sensation de chute et de déstabilisation en arrivant plus vite que penser en bas des marches. Ma vue s'habitua rapidement à l'obscurité qui règnait dans le sous-sol et je pus rapidement trouver la lampe de poche. Je remontai à l'étage, me disant que ma blonde, puisque je ne l'entendais pas, avait dû décider d'aller s'allonger en m'attendant.
Armé de ma lampe de poche, je me dirigeai vers la chambre à coucher et je compris d'où venait l'odeur nauséabonde que j'avais sentie à mon arrivée. Dans le coin le plus sombre du couloir, où ne filtrait aucun rayon de Lune, pendait ma copine. Elle était pendue à l'aide d'un fil de pêche et son cou s'en trouvait grandement lacéré. Sa tête semblait avoir reçu une balle et elle était éclatée. Ma copine avait une épée ainsi qu'un pieu en travers de son corps. Ses jambes étaient fracturées et étaient retournées. Je n'en revenais pas; j'étais anéanti. Il n'y avait aucune éclaboussure sur les murs et malgré tout, il y avait une immense mare de sang par terre et son sang continuait à dégouliner. Ce sang me donnait le tournis. Tout ce sang, ainsi que toutes ces émotions, c'en était trop, je m'évanouis.
...
...
Lorsque je revins à moi, je fus à nouveau saisi d'horreur. Je vis au loin une comète s'effondrer sur la maison des voisins qui explosa et j'entendis plusieurs détonations retentissantes. Mais ce ne fut pas cela qui me donna la plus cruelle et la plus effrayante sensation. Ma copine était fanatique des séries Buffy, Roswell et Surnatural, mais ce à quoi elle ressemblait ne se rapprochait d'aucun des monstres aperçus dans ses téléséries et leurs semblables. La lampe que j'avais échappée en m'évanouissant l'éclairait et me laissait voir sa transformation en créature immonde. L'épée et le pieu s'étaient transformé en d'étranges cornes; ses dents ressemblaient à un croisement des canines des loups-garous et des crocs des vampires; ses jambes continuaient d'être démantelées, lui permettant néammoins d'avancer comme un pantin. Dais ailes avaient aussi commencé à lui pousser: des ailes de chauve-souris, même si une de ses ailes semblaient avoir une partie d'aile d'un ange. Comme quoi elle n'avait pas simplement l'air angélique, mais avait en son for une âme bienfaisante. Cela me conforta que j'avais une chance de la raisonner. Je tentai de le faire, mais la lueur de feu et de rage qui s'échappait de ses mains me fit mettre un bémol sur mes tentatives. De plus, lorsque je l'avais approchée et qu'elle s'était sentie menacée, divers piquants avaient sorti de son corps, énormes piquants dont un avait manqué me crever l'oeil. Bienheureux que je sente encore bon!
J'étais désemparé. Je ne savais que faire. Ma copine se transformait en diablesse! Pourtant, le chiffre du diable était 666 et non 11! Mais mon cerveau cherchant une explication sensée se dit 111+111=222. Et 222 était le tiers de 666! Mais non, que me prenait-il? C'était plus fort que moi et je ne pus que remarquer qu'il y avait six "un" et le "onze" revenait trois fois d'où le fait qu'il y avait trois "six". Oui, c'est irraisonnable, je le sais, mais j'étais dans un grand instant de panique et ce qui me venait à l'esprit était les théories du complot et mes connaissances sur Lucifer. En plus, avec ce que j'avais en avant de moi, comment n'aurais-je pas pu penser à Satan.
Ma blonde venait de se déprendre du fil de pêche et avançait avec un air menaçant, rapidement vers moi. Je ne savais si je devais prendre la fuite. Malgré une attirance vers l'extérieur, j'avais l'impression que ce serait me jeter dans la gueule du loup si je prenais cette option. Et malgré mon amour et mes souvenirs, je savais en mon for intérieur que je devais trouver le moyen de la neutraliser avant qu'elle ne fasse un carnage, à l'instar des créatures mythiques l'ayant précédé. Quelque chose m'attirait à l'extérieur, quelque chose qui me semblait envoûtant. Je décidai de prendre la fuite; je n'aurais qu'à refermer la porte derrière moi pour l'enfermer et cela me laisserait le temps de chercher une solution entre temps.
Lorsque j'ouvris la porte, plein de créatures fantastiques, les unes les plus diverses que les autres, certaines extrêmement menaçantes. Je compris ce qui m'avait attiré à l'extérieur. Une sirène jouait de la flûte en étant assise sur un cobra qui n'arrêtait pas de tirer la langue au rythme de la musique, tandis qu'une autre, assise sur un énorme lynx, usait de sa voix mélodieuse pour tenter de m'envoûter. Je savais que je ne ferais pas comme ces marins disparus en mer et que je ne me laisserais pas envoûter par ces sirènes. Mais je ne pouvais que constater que j'étais acculé au pied du mur, n'ayant aucun échappatoire. J'étais en plein cauchemar et souhaitais me réveiller. Pour la première fois depuis des lustres, je me mis à prier Dieu et lui demander de me sortir de cette impasse.
J'accrochai la plume et l'encre de Chine se répandit. Je maudis ma maladresse, et me dis que je n'avais plus qu'à attendre ma fin tragique. Or, le fait que j'étais résigné face à mon destin ne m'avait pas fait porté attention au fait que ma copine, baignant dans l'encre, commençait à se désintégrer. Comme si elle allait se trouver prisonnière de l'encre jusqu'à ce quelqu'un décide de la libérer en écrivant une histoire. Voyant cela, je pris le flacon d'encre et allai le répandre sur les créatures à l'extérieur qui commencèrent elles aussi à se désagréger au contact de l'encre. Je fis comme si je lançais le flacon dans les airs et l'encre en sortit, s'étirant dans toutes les directions d'elle-même. Puis, la lumière revint d'un coup. Cette fin inattendue, grâce à l'encre, me troubla plus que la perte de ma copine que je pleurai et changea, en ce 11 novembre, à jamais ma perception du surnaturel.
©isallysun
Voilà près de huit mois que j'étais avec ma copine. Enfin, ce ferait huit mois demain et je faisais semblant de ne pas m'en rappeler. Je voyais bien les derniers temps qu'à chaque fois que nous discutions de la fin de semaine à venir que quelque chose lui importait. Elle tentait de ne rien en laisser paraître, mais son air angélique et son côté romantique m'avaient séduit. Alors, ça paraissait! Comme je feignais l'ignorance, elle ne pourrait qu'être heureuse de la surprise que je lui ferais en lui montrant que je m'en rappelais. Surtout qu'en ce moment, alors que je conduisais en route vers la maison de mon retour de travail, je ne faisais que lui mentionner que j'allais décompresser avec les collègues.
Elle me mentionna qu'elle allait rapidement aller mettre son cellulaire sur la charge afin de poursuivre la conversation. Je m'apprêtais à lui mentionner de ne pas m'attendre pour mange, que ça ne me dérangeait pas de réchauffer à mon arrivée, quand la communication fut coupée. Elle m'avait probablement pas bien branché son portable pour le charger. Or, je vis en avant de moi toutes les lumières de la ville s'éteindre d'un coup. Je trouvais étrange qu'elle manque de batterie au même moment que la ville manquait d'électricité. Et moi-même, je sentais l'énergie me quitter. Comme s'il fallait que tout tombe en panne en cet instant! Comble d'ironie, le voyant de l'essence se mit à clignoter, la dernière chose que je souhaitais dans cette noirceur.
Lorsque je relevai les yeux vers la route, je vus une énorme explosion en avant de moi. Un poids lourd venait d'exploser et avait causé tout un carambolage. Était-ce la chaussée glissante de cette première neige qui l'avait renversé ou quelqu'un en voulait-il à la compagnie et avait posé une bombe? Malgré mon incrédulité, je penchais plus pour la seconde option car dans le court laps de temps pendant lequel j'avais baissé les yeux, le camion n'avait pu déraper sur une plaque de glace, tenter de se maîtriser et faire plusieurs tonneaux. Je n'en revenais tout simplement pas de cette autre coïncidence, d'autant plus que nous étions le 11 du 11 du 11. La fin du monde n'était pas prévu pour aujourd'hui et surtout, je ne croyais pas à toutes ces sottises qui ne faisaient qu'attiser la peur. Je voyais bien que cela n'avait pas de sens et comme je commençais à penser à la théorie du complot, je me dis que j'écoutais trop de fiction américaine, lisais trop sur des complots, l'église, les franc-maçons, la kabbale, et que me laissais emporter par la paranoïa mondiale. Mais j'étais très loin d'être au bout de mes surprises.
À travers les essuie-glace, je tentai d'observer le ciel. Les flocons tombaient maintenant plus vite que la pluie, pendant un orage électrique et je n'y voyais plus grand chose. Ce que je réussis à voir est indescriptible et me fit dresser le poil sur les bras et si ma moustache Movembre l'aurait pu, elle l'aurait fait. Je vis un objet volant non identifié et me refusai à croire que des extra-terrestres prenaient d'assaut la planète. Pas que je ne croyais pas qu'il existait de la vie ailleurs que sur Terre, mais qu'il me semblait irréaliste que des petits bonhommes verts se déplacent plus rapidement que la vitesse de la lumière ou qu'ils aient trouvé les moyens de survivre plusieurs années en traversant différentes galaxies. L'ovni semblait larguer des gens - oui, c'était ce qu'il me semblait grâce à la Lune qui réfléchissait les rayons du soleil sur la neige. Ces gens explosaient et se transformaient en des semblants de comètes qui venaient s'écraser et faire trembler la Terre. Désolé si je ne peux vous décrire l'horreur de cette fusée aplatie qui semblait avoir également une queue d'avion, mais je ne suis pas le meilleur orateur et ne trouve pas les mots pour décrire le peu que j'entrevoyais à travers les flocons. J'espérais rejoindre bientôt ma copine pour la réconforter et me demandais où nous pourrions nous réfugier en sécurité. Je n'ignorais pas que je devais faire vite puisque le pont que je venais tout juste de traverser venait de s'effondrer dans un fracas infernal.
Je rentrai à la maison, déposai rapidement mon porte-documents sur la table et pensai à aller chercher la lampe de poche pour m'éclairer. Malgré ma connaissance des lieux, dans l'obscurité et la frénésie du moment avec une odeur nauséabonde, je ne pus m'empêcher de m'enfarger dans la patte de la table et dans un cadre de porte ainsi que d'éprouver une sensation de chute et de déstabilisation en arrivant plus vite que penser en bas des marches. Ma vue s'habitua rapidement à l'obscurité qui règnait dans le sous-sol et je pus rapidement trouver la lampe de poche. Je remontai à l'étage, me disant que ma blonde, puisque je ne l'entendais pas, avait dû décider d'aller s'allonger en m'attendant.
Armé de ma lampe de poche, je me dirigeai vers la chambre à coucher et je compris d'où venait l'odeur nauséabonde que j'avais sentie à mon arrivée. Dans le coin le plus sombre du couloir, où ne filtrait aucun rayon de Lune, pendait ma copine. Elle était pendue à l'aide d'un fil de pêche et son cou s'en trouvait grandement lacéré. Sa tête semblait avoir reçu une balle et elle était éclatée. Ma copine avait une épée ainsi qu'un pieu en travers de son corps. Ses jambes étaient fracturées et étaient retournées. Je n'en revenais pas; j'étais anéanti. Il n'y avait aucune éclaboussure sur les murs et malgré tout, il y avait une immense mare de sang par terre et son sang continuait à dégouliner. Ce sang me donnait le tournis. Tout ce sang, ainsi que toutes ces émotions, c'en était trop, je m'évanouis.
...
...
Lorsque je revins à moi, je fus à nouveau saisi d'horreur. Je vis au loin une comète s'effondrer sur la maison des voisins qui explosa et j'entendis plusieurs détonations retentissantes. Mais ce ne fut pas cela qui me donna la plus cruelle et la plus effrayante sensation. Ma copine était fanatique des séries Buffy, Roswell et Surnatural, mais ce à quoi elle ressemblait ne se rapprochait d'aucun des monstres aperçus dans ses téléséries et leurs semblables. La lampe que j'avais échappée en m'évanouissant l'éclairait et me laissait voir sa transformation en créature immonde. L'épée et le pieu s'étaient transformé en d'étranges cornes; ses dents ressemblaient à un croisement des canines des loups-garous et des crocs des vampires; ses jambes continuaient d'être démantelées, lui permettant néammoins d'avancer comme un pantin. Dais ailes avaient aussi commencé à lui pousser: des ailes de chauve-souris, même si une de ses ailes semblaient avoir une partie d'aile d'un ange. Comme quoi elle n'avait pas simplement l'air angélique, mais avait en son for une âme bienfaisante. Cela me conforta que j'avais une chance de la raisonner. Je tentai de le faire, mais la lueur de feu et de rage qui s'échappait de ses mains me fit mettre un bémol sur mes tentatives. De plus, lorsque je l'avais approchée et qu'elle s'était sentie menacée, divers piquants avaient sorti de son corps, énormes piquants dont un avait manqué me crever l'oeil. Bienheureux que je sente encore bon!
J'étais désemparé. Je ne savais que faire. Ma copine se transformait en diablesse! Pourtant, le chiffre du diable était 666 et non 11! Mais mon cerveau cherchant une explication sensée se dit 111+111=222. Et 222 était le tiers de 666! Mais non, que me prenait-il? C'était plus fort que moi et je ne pus que remarquer qu'il y avait six "un" et le "onze" revenait trois fois d'où le fait qu'il y avait trois "six". Oui, c'est irraisonnable, je le sais, mais j'étais dans un grand instant de panique et ce qui me venait à l'esprit était les théories du complot et mes connaissances sur Lucifer. En plus, avec ce que j'avais en avant de moi, comment n'aurais-je pas pu penser à Satan.
Ma blonde venait de se déprendre du fil de pêche et avançait avec un air menaçant, rapidement vers moi. Je ne savais si je devais prendre la fuite. Malgré une attirance vers l'extérieur, j'avais l'impression que ce serait me jeter dans la gueule du loup si je prenais cette option. Et malgré mon amour et mes souvenirs, je savais en mon for intérieur que je devais trouver le moyen de la neutraliser avant qu'elle ne fasse un carnage, à l'instar des créatures mythiques l'ayant précédé. Quelque chose m'attirait à l'extérieur, quelque chose qui me semblait envoûtant. Je décidai de prendre la fuite; je n'aurais qu'à refermer la porte derrière moi pour l'enfermer et cela me laisserait le temps de chercher une solution entre temps.
Lorsque j'ouvris la porte, plein de créatures fantastiques, les unes les plus diverses que les autres, certaines extrêmement menaçantes. Je compris ce qui m'avait attiré à l'extérieur. Une sirène jouait de la flûte en étant assise sur un cobra qui n'arrêtait pas de tirer la langue au rythme de la musique, tandis qu'une autre, assise sur un énorme lynx, usait de sa voix mélodieuse pour tenter de m'envoûter. Je savais que je ne ferais pas comme ces marins disparus en mer et que je ne me laisserais pas envoûter par ces sirènes. Mais je ne pouvais que constater que j'étais acculé au pied du mur, n'ayant aucun échappatoire. J'étais en plein cauchemar et souhaitais me réveiller. Pour la première fois depuis des lustres, je me mis à prier Dieu et lui demander de me sortir de cette impasse.
J'accrochai la plume et l'encre de Chine se répandit. Je maudis ma maladresse, et me dis que je n'avais plus qu'à attendre ma fin tragique. Or, le fait que j'étais résigné face à mon destin ne m'avait pas fait porté attention au fait que ma copine, baignant dans l'encre, commençait à se désintégrer. Comme si elle allait se trouver prisonnière de l'encre jusqu'à ce quelqu'un décide de la libérer en écrivant une histoire. Voyant cela, je pris le flacon d'encre et allai le répandre sur les créatures à l'extérieur qui commencèrent elles aussi à se désagréger au contact de l'encre. Je fis comme si je lançais le flacon dans les airs et l'encre en sortit, s'étirant dans toutes les directions d'elle-même. Puis, la lumière revint d'un coup. Cette fin inattendue, grâce à l'encre, me troubla plus que la perte de ma copine que je pleurai et changea, en ce 11 novembre, à jamais ma perception du surnaturel.
©isallysun
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire