Quelques-uns de mes écrits, que ce soit de courtes nouvelles, des contes ou des poèmes!

Je mets mon coeur sur papier
Pour que soient gravées
Toutes mes émotions dans l'éternité
Je rappelle que tous les textes présents sur ce blog sont ma propriété! Merci de la respecter. Ce qui veut dire que si vous utilisez ne serait-ce qu'un extrait, vous devez en citer la source! Et vous ne pouvez les utiliser pour en tirer profit. Et je ne vous permets pas d'en prendre l'intégralité. Merci.

mercredi 31 octobre 2012

Défi Photograture


Voilà une photo prise sur le vif de mon mari et de ma soeur, il y a quelques années. Oui, ma soeur et moi avions décidé de nous marier le même été et même si nous nous appellions Anna et Katia, nous étions civilisées et ne nous faisions pas la guerre des mariées. Comble de malheur, nous avions décidé d'aller magasiner notre robe de mariée la même journée. Mon mari, qui comme à son accoutumée ne m'avait pas écouté - ah les gars, regarda à l'intérieur d'une boutique de robes puisqu'il aimait les regarder et se laisser à rêver à ce que je pourrais être dans celles-ci; eh oui, il était un incorrigible romantique, malgré ce que la société demandait des vrais hommes, surtout des hommes d'affaire forts et invincibles. Il aperçut ma soeur de côté et crut que c'était moi, car malgré notre année de différence, nous nous ressemblions plus que des jumelles identiques. Il fallait un oeil très attentif pour voir des comparaisons dans nos nez légèrement difformes. Comme mon mari voulait préserver le bonheur de notre futur mariage, il s'enfuit, essayant de chasser de ses pensées le fait qu'il m'avait vu dans ma robe. Or, ma soeur l'avait aperçu rapidement et l'ayant vu détaler à la course, partit à sa poursuite, le coeur léger, pour le rassurer. Mon mari courait à vive allure et ne pensa pas à prendre l'escalier que ma soeur n'aurait pu grimper, s'enfargeant dans sa robe. Ma soeur lui criait après, et ce n'est qu'après plusieurs cris qu'il se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de moi. Il recommença alors à se détendre et ralentit sa course, et se remit à sourire. Aujourd'hui, il ne peut qu'en rire et se dire qu'il est mal pour les garçons d'être voyeur!

Ce texte est la propriété de la personne utilisant le pseudonyme isallysun. 

mercredi 9 mai 2012

Songes du crépuscule



Lentement, on se berce
Face à cette beauté
Tendre qui nous caresse
Dans le rêve éveillé.

Majuscules. Minuscules
Pendant qu'on se sent laid.
Puis, tout bascule en ces
Songes du crépuscule.

On n'est que rêve. On rêve
De trouver cette trêve
De réalité froide
Créée par des escouades.

On fuit la peur du ridicule;
On se jette à l'eau
Et on plonge dans nos
Songes du crépuscule.

© isallysun

mercredi 25 avril 2012

L'âme en peine


Voilà un petit texte écrit dans le cadre du défi d'écriture sur Babelio dont le thème était Sibérie
L’âme en peine
J’ai l’âme en peine, je suis remplie du froid de la culpabilité. J’ai honte, je n’arrive pas à croire que je suis d’une race remplie de cruauté.  J’ai froid, plus froid qu’il ne le fait en Sibérie. Tant de haine, tant d’histoires en moi. Je regrette ce passé, ces crimes commis par mes ancêtres. Toutes ces disparitions me redonnent froid dans le dos. 

Je lève les yeux. Je vois cette jeune fille dans la glace. Elle semble perdue, désemparée. La glace la rend encore plus glaciale, Son regard est froid, sans émotion. Elle remua, se sentant observée, Elle serra de plus belle le livre contre elle comme pour le protéger. Ou plutôt, était-ce pour se protéger d’elle-même. Elle utilisa le livre comme un bouclier contre le monde qui était au courant des crimes familiaux. 

Qui avait eu l’idée d’enlever cette Anasthasia? Qui l’avait fait disparaître dans cette paisible Sibérie? Qui lui avait pris son identité? Avait-elle trouvé refuge dans cette grande étendue? Avait-elle une descendance? Le mystère serait-il résolu?
La fille devrait-elle se protéger éternellement avec ce livre? Pourrait-elle se regarder à nouveau dans la glace sans frémir de honte et de dégoût? Pardonnerait-elle à ses ancêtres? Je détestais tant ce visage de culpabilité que renvoyait cette inconnue que je trouvais la Sibérie extrêmement chaude.
L’inconnue serra encore de plus près le livre contre elle. Elle semblait le prendre comme un masque pour cacher sa réelle identité. Elle voulait que celle-ci demeure inconnue aux yeux de tous, qu’elle soit perdue comme Anasthasia dans l’immensité de la Sibérie. 

Elle ne voulait pas être découverte. Elle avait l’impression qu’elle perdrait tout si sa véritable nature était découverte. Elle aurait également aimé être soi-même, sans faux-semblants, mais toute cette culpabilité la retenait. 

Elle aurait aimé que le masque soit levé. Elle voulait se délivrer du combat avec soi-même! Elle voulait se délivrer de cette muraille, tromper les façades qu’elle avait établies autour d’elle. Elle voulait alléger les bourrasques qui la retenaient prisonnières. Elle voulait tromper les fusils de toutes ces guerres froides. Elle aurait voulu prendre le Transsibérien et s’échapper de son passé. 

Je la regardais et cette inconnue me faisait peur. J’étais désolée pour elle. Je voulais qu’elle réalise qu’elle ne devait pas souffrir de la cruauté de ses ancêtres. Je ne me reconnaissais pas dans cette jeune. Je cherchai le courage en moi. Je voulais qu’éclate les barrières. Je voulais effacer ce passé tourmenté. Je pris mon courage à deux mains et lançai le livre que je tenais contre moi sur la glace. Je me sentis libérée des pêchés de mes ancêtres. 

©isallysun©

jeudi 15 mars 2012

Inspiration recherchée à l'estaminet

Lilianne ne cessait de fixer l’horloge accrochée au haut du tableau. Il était temps que finisse ce cours de philosophie. Enfin, son dernier. Plus jamais de cette horreur! La discussion lancée sur l’euthanasie l’ennuyait mortellement; le professeur était incapable de mener à bien ce débat. Lilianne entendait l’appel de son estomac qui gargouillait sans cesse. Elle commença à ranger discrètement ses choses, malgré le regard réprobateur du professeur. Lorsqu’elle eut fini, l’aiguille des minutes arrivait sur le chiffre 55 et c’est avec soulagement que Lilianne se leva pour quitter cette salle.

Elle se dirigea rapidement au restaurant qui jouxtait le cégep. Ou plutôt était-ce un café, un estaminet, un pub, une halte-bouffe, un resto-pub, un bistro? Bref, appelez cet endroit comme vous le voulez. Vous en serez charmés dès que vous passerez en ces abords. Seul les résidants de la place savent qu’il passe tour à tour par les noms énumérés précédemment.

Voyant qu’il restait peu de place sur la terrasse, Lilianne se dépêcha de s’asseoir à une table. La serveuse vint lui apporter le menu et repassa prendre la commande quelques minutes plus tard. Lilianne n’avait pas tardé à faire son choix; une délicieuse pizza fine, spécialité du restaurant. Les effluves l’enivraient d’ores et déjà et elle ne pouvait que penser au délice que ses papilles goûteraient dans quelques minutes.

Pendant l’attente, Lilianne sortit un petit calepin de son sac et prit son crayon. Elle espérait que l’inspiration viendrait. Elle devait rendre dans deux semaines un léger recueil de nouvelles et de poèmes pour son projet intégrateur en Arts et Lettres. Elle observa les passants qui marchaient sur la rue à la recherche d’inspiration. Elle fit la même chose avec les clients du restaurant. Elle observa même les boiseries qui donnaient un air vieillot à l’établissement. Or, il n’en résultait sur son calepin que des mots épris de rayures multiples. Elle vit un autre étudiant qui lisait, à ce qu’elle crut distinguer en caractère gras, Le Lièvre et la Perdrix. Elle essaya de passer en revue les fables qu’elle connaissait. Parfois, par hasard, un simple détail l’accrochait et lui faisait miroiter mille idées. Ce soir-là, la bonne inspiration ne venait pas, même avec les lointains accords désabusés et accrocheurs du chansonnier qui se trouvait à l’intérieur.

Entourée de tant de gens, elle se sentait seule face à son problème. Elle ne parvenait même pas à y trouver un regard réconfortant. Son repas arriva et elle dut se dépêcher à manger. Son travail d’étudiante qui se trouvait dans une boutique de vêtements à quelques pas de là ne tolérerait pas de retard.

Après sa soirée à la boutique et être passée se préparer pour une fin de soirée enchantée, Lilianne alla rejoindre ses amis. Elle arriva seule, feignant l’indépendance, mais en était-ce vraiment. Avait-elle plutôt peur de trop s’accrocher aux gens qui l’entouraient. L’endroit avait pris des allures plus près des tavernes. L’air ayant trop rafraîchi pour demeurer sur la terrasse, le groupe décida de rentrer s’asseoir à l’intérieur; ils auraient bien d’autres occasions de venir s’y asseoir au courant de l’été. Ils s’installèrent au bar légèrement recourbé. Même s’ils en connaissaient presque par cœur chaque détail, la serveuse leur apporta, par habitude, la carte des vins. Vins, bières, cocktails, cidres, kirs, shooters, tout, absolument tout s’y trouvait. Dans l’ambiance feutrée, les amis hésitèrent longuement avant de se décider. Ils optèrent finalement pour se séparer un pichet, ou plutôt quelques, pichet de bière blonde.

Sur une trame de fond sonore de juke-box, le groupe d’amis parle de leurs projets pour l’été qui s’annonce. Ils discutent des professeurs qu’ils ont eus au courant de la session et de leurs inquiétudes face aux examens qui s’annoncent. L’un deux remarque que Lilianne semble s’ennuyer. Il la questionne. Celle-ci prétexte la fatigue. Elle ne veut surtout pas l’ennuyer avec ses problèmes, ses inquiétudes, ses questionnements. Elle préfère garder cela en elle, même si elle sait que ce n’est pas bon pour le moral et la santé. Elle détourne le regard pour ne pas qu’on y perçoive son découragement.

Lilianne préfère noyer celui-ci dans le verre qui se trouve en face d’elle. Elle espère que l’inspiration s’y trouvera. Elle se dit que les effluves d’alcool mélangées à celle du bois vieilli devraient lui rendre ce service après quelques heures passées dans ce lieu désabusé. Elle ignore que c’est elle qui fuit ses problèmes, qui fuit son inspiration.

Le groupe d’amis quitte le café qui s’était transformé en pub l’instant de quelques heures. Ils vont danser à la discothèque qui se trouve tout juste à côté. Lilianne est la première à se retrouver sur la piste de danse. Elle ose ainsi espérer que certains lui témoigneront qu’une once d’attention dans sa détresse qu’elle tente de cacher par tous les vices.

Puis arrive le moment où le tenancier invite le disc jokey à faire jouer des slows. Lilianne ramasse ses choses et quitte seule la discothèque, le cœur léger ou en furie, elle ne saurait dire. Elle repasse devant l’Estam et voit la lumière tamisée au fond du bar. Elle a envie de s’y réfugier à nouveau, mais voit le propriétaire compté sa caisse. Il est trop tard pour aller se réconforter face à toutes ces déroutes, face à toutes ces rancœurs que les gens y ont laissées. Elle s’en veut de ne pas avoir trouvé l’inspiration face à tous ces drames, face à tous ces rêves inachevés, face à toutes ces noyades de chagrin.

Elle poursuit son chemin et laisse enfin ces larmes coulés, à l’abri des regards indiscrets, à l’abri des questions. Elle ne réalise pas que l’inspiration se trouve plus près qu’elle ne le pense et a envie d’hurler son désespoir à la Lune qui semble la narguer de sa ronde blancheur. Elle ne réalise pas que l’inspiration ne se trouve pas aux abords des drames des estaminets de ce monde, elle ne réalise pas que l’inspiration se trouve d’abord en soi.

©isallysun, dans le cadre des défis littéraires de Babelio

mardi 28 février 2012

La plus belle des mélodies

Écrit dans le cadre des défis littéraires de Babelio, il me fait plaisir de vous partager un texte qui a ravi les babelionautes (et je n'ai dit pas cela avec prétention!)

La plus belle des mélodies
 
Mélodie était couchée dans son lit. Elle regardait le plafond. Au loin, elle entendait le bruissement du vent et le stridulement des criquets. Son oreille distinguait les plaintes lointaines de la ville qui s’apprêtait à sombrer dans les bras du marchand de sable. Quelques voitures grondaient au loin. Elle entendit une moto partir et celle-ci dut surement faire une trace. Le bruit de son départ avait raisonné au loin. C’était la rumeur de la ville qu’elle percevait au travers les moustiquaires de sa fenêtre.

Elle aurait aimé entendre le déferlement des vagues sur les rochers, les feuilles partir au vent, les légers craquements des brindilles sous le poids léger de la faune. Un doux mélange de cacophonie de la nature, euphorie relaxante. Cependant, ce qu’elle entendait c’était les coups de fusil et les cris. La télévision menaçait de faire trembler les murs de sa chambre. Il ne valait pas le coup de se lever et d’aller se plaindre; elle se serait fait rabrouée en se faisant rappeler avec un ton empreint d’une légère crispation qu’ils étaient chez eux ici et qu’ils pouvaient écouter leur télévision au volume qu’il voulait.

Alors, elle retenait ses larmes. Son téléphone cellulaire reposait à ses côtés. Elle avait choisi le thème de la Mélodie du bonheur comme sonnerie. Or, le bonheur ne sonnait pas souvent à sa porte. Elle le regardait là, impassible. Elle savait qu’il ne sonnerait pas pour elle, mais elle le regardait tout de même, attendant que le miracle se produise. Elle n’avait personne à qui elle pouvait téléphoner pour proposer une activité afin d’échapper au rythme infernal de la danse de ses émotions. Elle enrageait au fond d’elle d’endurer ce vacarme, si lointain dans son cœur, mais si proche qu’elle essayait de l’ignorer, en vain.

Mélodie n’en put plus de ces cris stridents, sans but précis. Elle alluma la radio afin de faire compétition au vacarme du bruitage d’un film qui ne serait jamais un classique, encore moins un chef-d’oeuvre. Celle-ci laissait transparaître des accords épars et une musique qui semblait n’aller nulle part. On aurait dit des compositions faites sur le bout d’un comptoir, sans égard aux mots, sans égard aux émotions, sans aucune notion de solfège. Toutes les musiques étaient composées sur des airs de techno désabusés. Les rimes étaient plates, aucune n’était riche. Cela la désolait. Elle avait l’impression que l’on faisait honte à Vigneault, Leclerc, Lennon, Piaf, et bien d’autres plus grands encore. Ces grands l’avaient bercé lors de son enfance au rythme envoûtant de leur symphonie et de leur accord à faire frémir les poils sur le bras. Ils l’avaient même bercé bien avant sa naissance et c’est sous les coups de pied intenses sous les chants que sa mère avait décidé de l’appeler Mélodie. Elle essaya de se concentrer sur les paroles pour découvrir une once de poésie, mais les rythmes effrénés qui se juxtaposaient mal la déconcentraient.

Elle enrageait de ne pas pouvoir apprécier cette beauté du monde. Elle tenait tant à relaxer en ce moment où elle le nécessitait. Elle aurait bien joué du piano, mais ses doigts étaient trop courts pour devenir prodigue. De la flûte traversière, mais elle n’avait aucun souffle pour tenir la note bien qu’elle ait un souffle de sportive, un souffle trop saccadé pour rendre les notes en toute harmonie. Du violon, oui, elle pourrait, mais elle n’était pas assez persévérante pour apprendre les partitions des œuvres classiques des plus anciens compositeurs. Elle préférait se décourager de la déchéance des harmonies du monde, et pas seulement des harmonies musicales. L’horreur rôdait autour d’elle, et cette horreur ne l’aidait pas à percevoir qu’elle seule était l’artisane de sa mélodie du bonheur.

Elle aurait plutôt du s’appeler Mélancolie, et non Mélodie. Mais il n’en demeurait pas moins que les mélancolies et les tristesses de ce monde couchaient les plus belles symphonies à travers les cordes du papier sur lequel elles prenaient vie et forme. L’écho des émotions vibrait à travers les mots et le solfège y était déposé par la suite. Cela rendait toute création magnifique, magique et on s’en laissait imprégnée au fond de nous, selon notre vécu. Mélodie rageait de ne pouvoir en faire partie au travers du brouhaha qui étreignait son cœur.

Elle se leva et prit un crayon. Elle le laissa courir sur le papier. Elle laissait sa rage, ses inquiétudes, ses déchirures la guider. Elle couchait les mots sur le papier à la vitesse de l’éclair. Mélodie se laissait guider au rythme de ses pulsations. Toute la noirceur de son existence se retrouvait prisonnière du papier. Elle avait le rythme en elle. Elle tentait de décrire la beauté et l’espérance pour la sortir de l’enfer où elle sombrait peu à peu. Elle avait été morcelée dans son enfance et écrivait pour sa délivrance. Elle était prisonnière de son cœur, mais savait que la liberté et l’indépendance serait pour elle bientôt. Elle voyait les mots se former sur le papier, les rayures barrer ces mauvais moments pour ne garder que la plus belle symphonie de la mémoire de sa vie. La plume était vive, triste, intuitive, joyeuse. Au travers du bruit ambiant, Mélodie avait trouvé son cocon qui la transformait en papillon et épuisait les mots du cœur au travers des partitions de sa mélancolie. Elle couchait la plus belle mélodie, le plus beau lyrisme, la plus belle poésie, la plus belle prose, envoûtante, berçante, mystérieuse, la mélodie des mots.
® ©isallysun ©

lundi 20 février 2012

Défi littéraire de photographie

Écrit dans le cadre du défi littéraire de Babelio, j'ai le plaisir de vous partager un texte que j'ai composé en m'inspirant un peu de cette photographie.


La mer est calme et tumultueuse à la fois. On doute de la solidité du quai car l’image transmet trop de mouvement. Le ciel semble vouloir s’assombrir. Est-ce un parent qui est à la poursuite de l’enfant? Que pointe-t-il? Ou est-ce plutôt une course pour retrouver l’enfant qui semble s’apprêter à se jeter à l’eau? Mais bon, je ne vous décrirai pas toute l’image; vous avez des yeux comme moi pour l’observer. Mais saurez-vous vous arrêter assez longuement, immobile pour voir toute la beauté en elle? Trouverez-vous aussi les sentiments qui me transcendent en elle? Il n’a suffit que d’une seconde pour la saisir, mais de longues minutes pour s’arrêter et percevoir tout le mouvement, toute l’émotion qui se trouve dans une si simple image. Allez, que faites-vous à lire ce texte? Prenez une pause et saisissez la magie de l’instantané! Regarder en silence et laissez-vous bercer par la musique qu’elle vous transmettra. N’est-ce pas qu’elle est belle? N’est-ce pas qu’elle vous comble et vient vous chercher? Et dire qu’il ne s’agit que de pixels, que d’un simple moment journalier. Mais oh combien cette image se fixe dans mon cerveau et m’émerveille dans ces détails! Je vous avais demandé d’observer la photographie car je ne voulais pas me complaire dans la description de la lumière; d’ailleurs, ce que je voulais vous dire est que ce qui importe dans l’art, c’est de savoir s’arrêter pour trouver la lumière du moment et la lumière des sentiments!

mardi 14 février 2012

Conjuguer « Aimer »

Comment conjuguer le verbe « aimer » ?
Tannée de le conjuguer au futur
Je veux le conjuguer au présent

Jamais ressenti à fond dans le passé
Personne n’ayant percer l’armure
Que de faux semblants pour de faux sentiments.

Je veux d’amour être ensorcelée
Avoir maintenant plus que ces murmures
Et vibrer à chaque nouvel instant.

À quand mon présent du verbe « aimer »
Qui fera battre si fort la mesure
Pour remplacer tous ces « ultimement »?

Je veux à présent un cœur enflammé
Pour ressentir toutes ces brûlures
Comme de légers frissonnements.

Je veux tant me reposer et être bercée
Pour que mon cœur vive cette magnifique culture
Et qu’incessamment, sans fin, des battements!

vendredi 10 février 2012

La quête du réverbère

Mélodie reposait dans sa chambre et s'ennuyait mortellement. Elle aurait aimé profiter des joies de la neige, mais cette année novembre avait été ensoleillé. Ce début de décembre était d'une telle froideur et Mélodie espérait de tout coeur voir des espoirs de Noël blanc sous peu.

Elle alla éteindre la lumière de sa chambre et resta à la lueur de l'écran de son portable sur lequel elle écoutait ses séries. Elle se replaça afin d'être positionnée confortablement et son regard fut attiré vers l'extérieur. Mélodie crut voir de la neige à la lueur du lampadaire. Elle pensa que c'était à nouveau de la neige fondante, encore une fois.

La jeune fille alla tout de même à sa fenêtre pour vérifier. Le ravissement qu'elle éprouva face à ce qu'elle voyait est indescriptible. La pelouse et l'asphalte se recouvraient d'un mince manteau blanc. Ce manteau était d'autant plus magnifique que la lueur de la Lune le faisait resplendir à la clarté des lampadaires. Elle vit la blancher des flocons à la hauteur des lampadaires. Dommae que ce soit des lampadaires industriels et non des réverbères à l'ancienne, pensa-t-elle.

Soudain, une idée lui traversa l'esprit. Mélodie se dépêcha d'aller chercher ses bottes dans le sous-sol. Elle s'emmitouffla dans sa tuque et son foulard, et partit marcher. L'adolescente fit une tentative de boule de neige et n'eut que pour effet de se retrouver avec ses mitaines de laine toutes détrempées. Elle prenait plaisir à vagabonder à travers les méandres des rues autant qu'en avait les flocons à tournoyer sous la lumière des lampadaires. Tant de magie transperçait de ce réfléchissement sur les flocons.

Ses pas la menèrent au parc de sons quartier. Les panneaux de la future patinoire était d'ores et déjà installés, même si Mélodie regrettait qu'on soit obligé d'attendre une véritable bordée de neige afin qu'on puisse l'arroser. Elle s'approcha des panneaux, juste à côté de l'endroit où se trouvait un réverbère, empli de souvenirs.

Le réverbère la faisait frisssonner. Et dire qu'il lui faisait penser à une torche emprisonnée dans une boîte. L'adolescente nostalgique avait l'impression que les souvenirs partaient dans toutes les directions de l'emboîtement. Mélodie se rappelait les nombreuses parties de hockey qu'elle était venue observer sous ce réverbère ou auxquelles elle avait participées. Les flocons continuaient de se déposer dans l'enceinte de la patinoire, recouvrant entièrement le gazon. La lumière du réverbère rendait cela plus magique; féérique même! Cela lui réchauffait le coeur en cette douce soirée; cela lui réchauffait le coeur, la lumière de son réverbère.

Ce texte fut écrit pour le défi littéraire de babelio