Quelques-uns de mes écrits, que ce soit de courtes nouvelles, des contes ou des poèmes!

Je mets mon coeur sur papier
Pour que soient gravées
Toutes mes émotions dans l'éternité
Je rappelle que tous les textes présents sur ce blog sont ma propriété! Merci de la respecter. Ce qui veut dire que si vous utilisez ne serait-ce qu'un extrait, vous devez en citer la source! Et vous ne pouvez les utiliser pour en tirer profit. Et je ne vous permets pas d'en prendre l'intégralité. Merci.

jeudi 15 décembre 2011

Trahi



 
Voici un texte écrit pour le concours de la nouvelle policière... Je n'ai rien remporté, seulement le plaisir d'écrire ce texte.




Trahi

Il était une fois un saumon. Celui-ci subissait la colère de la déesse. Il devait lui prouver qu’il méritait sa place dans son peuple en son lit. Il luttait contre le courant qu’elle provoquait. Ce n’était pas encore le temps de la pêche. Il devait renaître en son for avant celle-ci. Il était nécessaire pour lui de prouver qu’il était le plus fort et qu’il ne tomberait pas dans le piège…



Ça y est, je devais déposer ma plume. J’avais déjà le syndrome de la page blanche que vit tout écrivain. Or, je ne suis pas un de ceux que vous connaissez. Cette page blanche était un obstacle. Cela débutait plutôt mal, malgré toute la volonté qui se trouvait en mon sein. Je voulais vous raconter pourquoi je suis en prison avec une belle métaphore. Mais qu’importe! Au diable la métaphore et la mythologie! Je vous raconterai l’histoire en toute simplicité. Le résultat sera le même. Ce que je veux, c’est vous la raconter pour obtenir ma rédemption puisque je me sens comme un saumon qu’on a pris au piège. Mais pour l’obtenir, je devrais commencer par la relater, et j’y vais de ce pas.

Il y a plus de deux ans, je déambulais dans les rues de mon quartier pour regagner mon chez-moi. Le soleil plombait et la neige le réfléchissait. Enfin, le peu de neige qu’il restait en ce début de printemps. J’entendais la rivière sortir de son lit et gronder. Je grondais moi aussi de fureur. J’étais rempli de frustrations face à la vie et j’avais besoin d’un nouveau départ, de mon nouveau printemps pour m’en libérer. J’étais sur le point d’exploser et de causer des dommages autour de moi. Je devais me tempérer, ce que m’aidait à faire ma promenade. Je vagabondais, errant dans mon quartier, et c’est là que j’aperçus la maison où des chambres étaient louées. Une nouvelle voiture, une Civic blanche, se trouvait dans l’allée. J’étais intrigué. Je rentrai chez moi.

Le lendemain, je retournai marcher. Je ressentais encore le besoin de me libérer de mes tensions. J’avais aperçu au loin la nouvelle locataire, la propriétaire de la Civic. Celle-ci avait le plus joli des corps que j’eusse aperçus au courant de ma brève vie. Un corps à la Jennifer Lopez, un corps à faire rêver! Il avait juste ce qu’il fallait de courbes pour que mon cœur se mette à palpiter. En plus de ces jolies courbes, il s’en dégageait une telle grâce, une telle fraîcheur. Mes pulsions m’attiraient vers ce corps. Je n’étais plus qu’intrigué, j’étais aussi subjugué, voire ensorcelé. J’ignorais qu’elle m’avait ensorcelée plus qu’elle ne le laissait présager, comme la suite des évènements allait me le démontrer, malencontreusement.

La nouvelle locataire discutait avec un jeune homme étudiant en technique de sonorisation. Je trouvais Gabriel paresseux et j’avais de la difficulté à le cerner. Étrangement, j’en avais peur et je ne pouvais pas en identifier la raison. Il se dégageait de cet étudiant une impression en laquelle je n’avais pas confiance. Il caractérisait l’une de mes plus grandes frustrations en ces temps-là quand je me fiais à mon intuition. Cependant, ayant partagé mes inquiétudes avec la propriétaire de la maison, celle-ci m’avait rassuré en m’affirmant que Gabriel était un excellent locataire et qu’elle ne l’échangerait pas pour deux sous. J’avais dû m’en remettre à son jugement puisque j’avais une confiance presqu’infinie en elle. Malgré tout, je ne m’étais jamais départagé complètement de mon impression et elle revenait à chaque fois que je croisais ce jeunot. Comme en ce moment où il riait avec la nouvelle locataire…

En passant près d’eux, je sus qu’ils allaient rejoindre des amis à des petits restaurants du magnifique village où nous nous trouvions. Avec le beau temps qui revenait, ils avaient décidé de s’y rendre à pied. Je me joignis à eux et fis un bout de chemin en leur compagnie. Je pus ainsi apprendre que la nouvelle locataire s’appelait Raphaëlle. Celle-ci était enseignante et en était à sa quatrième année d’enseignement. Elle venait de rompre avec son copain des cinq dernières années. Cela l’avait, en quelque sorte, forcée à se trouver une chambre puisque tous les appartements étaient loués à cette époque de l’année et qu’elle ne voulait pas demeurer dans le même appartement que son ancien copain. Elle vivait des difficultés dans son emploi également et n’avait pas l’impression d’être comprise et aidée. Je saisis dans ses paroles que, malgré notre différence d’âge, je pourrais devenir un excellent confident pour cette exquise jeune demoiselle. J’avais l’impression d’avoir trouvé mon nouveau printemps et de renaître de mes cendres.

Je m’étais réfugié dans mes pensées en marchant et j’avais perdu le fil de la conversation. Les jeunes parlaient dorénavant de musiques qui m’étaient totalement inconnues : Rise Against, Colby O’Donis, Carrie Underwood, Daughtry et d’autres dont je ne me rappelle même plus les noms aujourd’hui. Il était maintenant venu le temps de nous séparer. Je laissai les jeunes aller rejoindre leurs amis au restaurant. Je poursuivis ma marche. En marchant, je me fis la promesse de tout mettre en œuvre pour me rapprocher de l’exquise Raphaëlle. Avec du recul, je ne suis plus certain que c’était une si bonne idée qui m’était venue à l’esprit.

Je cherchais des moyens de me rapprocher de Raphaëlle sans que personne ne s’en aperçoive. Je voulais à tout prix parvenir à mon but et je mettrais tout en œuvre en ce sens. Je savais que je croiserais Raphaëlle fréquemment dans les prochains mois. Divers moyens de rapprochement me venaient à l’esprit. Ce serait l’occasion de voir si mes vieilles techniques fonctionnaient toujours, même si les attentes des jeunes des nouvelles générations avaient changé depuis que j’avais eu leur âge. Je ne pouvais encore réaliser que les parents des nouvelles générations leur transmettaient ces valeurs désuètes qui étaient en grande partie la cause de ces nouvelles attentes. Je retournai chez moi méditer.

Dans les semaines qui suivirent, je vis Raphaëlle dans ses moments de découragement. Je lui parlais presqu’à tous les jours, ce qui me permettait de me rapprocher d’elle. J’étais l’oreille attentive dont elle avait besoin. L’évolution de notre relation me permit rapidement de lui donner des conseils en toute confiance. Cette évolution rapide me confirmait que nous étions en symbiose. M’étant rapproché d’elle, je pouvais la consoler en la tenant dans mes bras. Elle ne s’y opposait pas, et moi, je devais me retenir, pour le moment, face à toute la fraîcheur qui se dégageait d’elle. Une fraîcheur exquise qui représentait sa jeunesse et son intégrité. Le seul problème qu’il y avait, et c’en était un gros pour moi, c’était que Raphaëlle était une fille trop gentille. Sa gentillesse la rapprochait aussi beaucoup de Gabriel. Et Gabriel était un problème. Eh oui, j’en étais radicalement jaloux. Je devais m’organiser pour ne rien en laisser paraître. Je croyais avoir bien fait, mais notre intelligente Raphaëlle le décela, et elle en parla – à d’autres que moi, bien entendu – comme me le prouvèrent les évènements qui suivirent.

Gabriel fut retrouvé mort dans son appartement à la fin du mois de juillet. Ce fut la femme de ménage qui le découvrit gisant dans son sang. Celui-ci avait été mutilé à plusieurs reprises. Il était allongé sur le dos, les genoux repliés, un seul bras étendu de travers, et les vêtements parsemés de trous. À la vue du corps, la femme de ménage eut un énorme choc. Qui n’en aurait pas eu? Elle dût abandonner son emploi peu de temps après, puisqu’elle était aussi victime d’un choc post-traumatique, l’empêchant de bien exécuter ses diverses tâches.

Entre-temps, je m’étais rapproché de Raphaëlle. Nous n’étions pas devenus amants, mais nous nous rapprochions copieusement de ce statut. À chaque fois que je voyais Raphaëlle, je réussissais à lui soutirer des sourires et ses yeux scintillaient lorsqu’elles me voyaient. Ces étincelles comblaient mes pulsions en partie. J’étais encore marié et je devais faire attention à ne pas être découvert sur cette infidélité. Je tenais à la discrétion et c’est pour cela que j’avais agi en toute subtilité jusqu’à présent.

Mais à ce moment, la curiosité l’emporta. Une pulsion qui pouvait aussi bien se révéler positive que négative. Une grande erreur quand on sait ce que le proverbe dit. Je fus sur les lieux du crime au moment où les policiers arrivèrent. Bien sûr, je leur affirmai que j’avais pris mes précautions et que je n’avais touché à rien afin de ne pas nuire à leur travail de recherche. Je savais qu’il était essentiel qu’ils trouvent toutes les preuves possibles et que celles-ci soient intactes. Les policiers et leurs collègues conclurent que les éclaboussures de sang qui parsemaient la chambre, démontraient clairement que Gabriel s’était débattu. On ne découvrit pas de sang de l’agresseur; on récolta des mèches de cheveux de gens qui avaient pu se trouver là auparavant, et ce par le plus pur des hasards : les propriétaires de la pension, Raphaëlle et la femme de ménage. Aucune autre trace d’ADN.

Les psychologues experts en scène de crime conclurent que celui qui avait fait ce carnage était empreint d’une grande fureur, presque d’une folie. Ils étudièrent le profil de Gabriel et de tous ceux qui l’avaient côtoyé. C’est là que j’appris que Raphaëlle, malgré toute sa grâce et sa fraîcheur, n’était pas si parfaite qu’elle le semblait. Elle avait parlé contre moi, la traîtresse. Tout le village, à jamais sous le choc, était depuis longtemps au courant de ma jalousie envers Gabriel. Raphaëlle avait perçu ma faiblesse et l’avait divulguée à tous vents. Ce ragot, combiné à l’expertise des psychologues, me désigna d’ores et déjà comme principal suspect du meurtre.

Pour couronner le tout, les policiers vinrent me demander mes empreintes digitales. Ils n’avaient pas mentionné qu’ils avaient trouvé l’arme du crime lors de leur perquisition afin que le fait ne s’ébruite pas. Ils avaient découvert un couteau maculé de sang sous le matelas où reposait Gabriel. Les empreintes digitales qui s’y trouvaient étaient assez claires pour qu’elles puissent être utilisées comme preuves. Après les analyses, j’appris avec stupéfaction que ces empreintes correspondaient, hors de tout doute, aux miennes. Dans ma tête, cela était impossible, voire irréel.

À partir de ce moment, je commençai à me questionner. J’étais certain de ne pas avoir commis ce crime. Je me demandais comment j’allais pouvoir me défendre avec ces supposées preuves qui m’accusaient. J’étais d’ores et déjà considéré comme principal suspect et j’avais perdu la confiance que mes concitoyens avaient eu l’honneur de m’accorder. Comment allais-je faire pour ne pas sombrer à la dérive? Je me dépêchai de prendre rendez-vous avec un avocat. Celui-ci me conseilla de plaider coupable. Cependant, je ne voulais pas plaider coupable pour un acte pour lequel je n’avais aucun souvenir de l’avoir commis.

Et c’est là que je commençai à avoir un doute. Aurais-je pu être somnambule et ne pas m’en rappeler? Aurais-je pu, avec toute ma fureur, être victime d’un acte de folie, tel un automate? Mais plus j’y pensais, plus je me disais que c’était impossible et irréel comme façon de concevoir les choses. J’étais encore loin d’être fou, je n’étais qu’un être rempli d’agressivité, mais je savais que je pouvais la contrôler. J’étais loin d’être fou, mais j’avais peur de le devenir au courant du procès qui allait s’ensuivre. Je savais qu’il allait être rude pour mes nerfs. J’allais être sous les feux des projecteurs et je serais étudié dans chacun de mes moindres faits et gestes. Malgré tout, au début des procédures juridiques, j’étais optimiste que je ne serais pas condamné à mort et je m’en sortirais à bon escient.

Je devrais patienter jusqu’à l’ouverture du procès. J’espérais que les procureurs décideraient que les preuves n’étaient pas suffisantes. Du reste, la seule preuve qui m’incriminait était le couteau avec mes empreintes. Quelqu’un avait pu me le subtiliser, mais cela serait difficile à prouver puisque je ne voyais personne qui aurait pu commettre cet acte. Cette possibilité ne pourrait que semer un doute dans les pensées des membres du jury lors de leurs délibérations. Ce doute avait une mince chance de sauver ma peau. Et je ne pouvais point être condamné s’il en subsistait un, si minime soit-il. C’était le principe de notre système de justice; je ne pouvais qu’être condamné hors de tout doute.

Les preuves avaient beau être minces, ce qui m’inquiétait le plus était mon absence d’alibi qui puisse tenir la route face à la poursuite. Ma conjointe avait bien confirmé que j’étais allé faire mon jogging de remise en forme à l’heure du meurtre. Malheureusement pour moi, cela constituait l’alibi le plus facile à détruire par les avocats de la poursuite. Je n’effectuais jamais le même chemin. Il était difficile pour moi de trouver un témoin qui m’avait aperçu et qui pouvait le confirmer en toute certitude. La poursuite pouvait facilement le confondre et lui faire réaliser toutes les incertitudes existant autour de ce qu’il croyait avoir vu.

Et même si je réussissais à trouver un tel témoin, il serait aussi tellement facile de dire que j’avais modifié mon itinéraire. J’avais ainsi pu aller voir Gabriel et le tuer; j’en avais amplement eu le temps, peu importe l’itinéraire que j’avais décidé d’emprunter. D’ailleurs, l’altercation avait duré moins de cinq minutes selon les experts médico-légaux. Je me retrouvais, comme principal suspect, sans aucun alibi. Cela n’était pas de bon augure, vous l’aurez sans doute deviné.

Et c’est sans surprises que j’appris que j’étais accusé du meurtre de Gabriel Vernon. J’aurais le droit à un procès qualifié de juste et équitable pour ma défense. C’était ce que me permettait notre formidable système judiciaire. J’embarquai dans la paperasse de la justice; je n’avais plus le choix de m’y conformer. Chaque fois que je rencontrais mon avocat, je voyais mes économies fondre à vue d’œil. Et j’avais l’impression de rester sur place. Je n’avais pas l’impression que ma défense se préparait. C’était certain, j’avais peu d’éléments pour la préparer.

Je commençais à me demander si ma mauvaise impression de Gabriel était liée aux évènements que je vivais présentement. Peut-être l’avais-je rencontré dans une autre vie? Que je vivais présentement mon karma? Je devais payer mes dettes de mes fautes passées envers cette réincarnation. Que se passait-il? Ce procès me rendait fou. Je n’avais jamais cru en le concept de réincarnation et ce ne serait pas aujourd’hui que je commencerais. Je n’étais pas fou, j’étais convaincu de mon innocence, et bien que les moyens me manquaient, je me débattrais jusqu’au bout. Je n’étais pas un perdant. Je ne voulais pas en devenir un. Tout ce que je voulais dans la vie était d’obtenir ma rédemption. Et je prenais les moyens pour.

Lors de mes courtes rencontres, j’appris à mon avocat que je savais que Raphaëlle avait des problèmes financiers. Gabriel lui en avait prêté et se faisait insistant dans les derniers moments de sa vie pour être remboursé. Or, j’affirmai à mon avocat de pacotille que Raphaëlle n’était pas encore apte à le rembourser. Peu après, j’appris que Gabriel avait finalement été remboursé. J’ignore par quel moyen la traîtresse avait réussi cet exploit, mais maintenant, je suis passé par-dessus cet outrage. Cependant, à l’époque, je sus aussi que sa relation avec Gabriel s’était grandement détériorée. Cela lui occasionnait des problèmes de colocation. Cela nous permit d’apprendre que Gabriel avait des difficultés avec plusieurs personnes dans sa vie. Cela me soulageait en quelque sorte, puisque malgré la haute trahison, je ne voulais pas rejeter la faute sur Raphaëlle.

Le procès débuta après quelques mois d’attente pendant lesquels je me morfondis et tentai de trouver des solutions. Tous ceux qui avaient eu des problèmes avec Gabriel durent venir témoigner à la barre. Tous, sauf Raphaëlle, avaient des alibis en béton pour le moment où avait eu lieu le crime : études, travail, enterrement, voyage à l’extérieur, rendez-vous médicaux et autres rendez-vous. Tous des alibis qui ne pouvaient en aucun cas être démolis. Je m’inquiétai pour Raphaëlle; malgré sa haute trahison, j’étais encore sous l’emprise de son ensorcellement. Sa grâce et sa fraîcheur me subjuguait encore et ravivait mes pulsions. Raphaëlle se sortit plutôt bien de son témoignage. On apprit la nature de ses problèmes de colocation : des petits problèmes qui, mis bout-à-bout, lui empoisonnaient l’existence. Elle avait pris les moyens nécessaires pour régler les différends et était allée en discuter avec la propriétaire. Celle-ci n’avait eu d’autres alternatives que de confirmer ce que Raphaëlle affirmait et de mentionner qu’elle était allée voir Gabriel pour régler les conflits entre ses locataires.

À partir de ce moment, je fus découragé. Je baissai les bras. J’avais l’intuition que rien au monde ne me viendrait en aide et jetterais le blâme sur un autre que moi. Je n’avais même pas l’énergie de faire porter le blâme à la femme de ménage. C’était bien elle qui avait découvert le corps et pas moi. Je devais assumer ce que j’avais enduré et ce que j’avais dégagé. Je devais maintenant me protéger. Je devais absolument protéger toute ma famille. C’était tout ce qui me restait face à cette solitude de la certitude d’être condamné.

Résigné, j’espérais qu’il demeurerait un doute dans l’esprit des jurys. Je dus observer les suites de mon procès passivement. Mon avocat rappelait à la barre des témoins déjà entendus. Il cherchait des petits indices qui pourraient me sauver la peau. On aurait pu dire qu’il se démenait pour moi; or, un œil averti aurait perçu, comme moi, qu’il y mettait autant de convictions que j’en mettais dorénavant. Il était autant résigné que je l’étais. Et bien sûr, il ne trouva aucun détail qui en vaille la peine, si infime soit-il.

C’est avec l’énergie du désespoir que je regardai les avocats faire leur plaidoyer. Celui de la poursuite insista sur l’arme du crime qui comportait mes empreintes, sur mon absence d’alibi qui pourrait certifier que je me trouvais ailleurs au moment du meurtre et bien entendu sur le fait qu’il existait un mobile pour lequel j’en voulais grandement à Gabriel. Mon avocat tenta d’insister sur le fait que l’arme avait pu m’être subtilisée et sur le fait que je n’étais pas le premier témoin à être arrivé sur les lieux du crime. Bref, rien de concret qui aurait pu me sauver.

Bien sûr, maintenant, vous savez le verdict que le jury a posé, mais je tiens à vous partager ce par quoi je suis passé. À l’époque, j’avais, malgré mon attitude défaitiste, encore un léger espoir qu’une personne vienne se manifester afin de me sauver. Elle n’en fit rien, malgré la confiance que je lui accordais encore après toutes ces années. Je devais ainsi me taire, sous peine d’empirer mon cas. J’espérais qu’il subsistait un doute dans l’esprit du jury. Mon cœur palpitait la chamade. J’étais inquiet de ce que j’allais advenir. Les jurés revinrent de leur délibération. Le mot « coupable » eut sur moi l’effet d’une bombe. J’étais complètement désemparé. Je croyais avoir réussi à semer le doute. J’avais échoué. Je ne pouvais plus qu’attendre la sentence que m’accorderait le juge.

Aujourd’hui, cela fait un mois que je purge ma sentence au pénitencier provincial. Je me sens encore hautement trahi et piégé. Qu’ai-je fait pour mériter la prison à perpétuité sans possibilité de remise en liberté? Je suis convaincu d’être innocent dans cette histoire. D’ailleurs, je suis le saumon du conte que je voulais vous conter au départ. J’espère que vous ne m’en voulez pas trop d’avoir choisi la voie facile pour vous conter l’histoire. Maintenant que vous la connaissez, je peux aller rejoindre la visite que le garde m’annonce.

Je me laisse conduire à l’aire des isoloirs. Tout au long de mon séjour en prison, j’ai pu réfléchir. On dit qu’il y a des apprentissages qui se font seulement lorsqu’on va purger une peine en prison. C’est l’école du crime. Pour ma part, j’y ai appris la plus belle morale que j’aie pu apprendre. Le fait d’être innocent me convainc que je ne peux que me faire confiance. Il n’y a personne d’autre qu’à moi à qui je peux faire entièrement confiance. Je ne peux l’accorder à ceux et celles que j’ai appuyées; ils en viennent toujours à nous trahir. La confiance ne peut que venir de nous, et c’est ce qui m’a manqué au cours du procès. J’aurais dû être plus assuré dans mes moyens : j’aurais ainsi eu un plus grand pouvoir sur mon sort et j’aurais pu, de la sorte, limité les trahisons masquées qui ont causé ma perte. Je sais dorénavant qu’il faut parfois se méfier des apparences et que la confiance provient de soi-même. Il a fallu que je vienne en prison pour apprendre cette leçon de vie, si essentielle au bien-être de chacun.

Trêve de morale, j’arrive à l’aire des isoloirs. Je l’aperçois au loin dans toute sa grâce. Elle n’a jamais été aussi belle que dans le moment présent. L’air frais qui filtre par la fenêtre lui fait onduler les cheveux et je détaille encore et toujours ses précieuses courbes. Tous les moments de joie et de misère passés avec elle me reviennent à l’esprit et me font frémir. De joie et de bonheur, je l’ignore! Elle semble être venue me livrer un cadeau. Qu’en ai-je à faire? Je suis confiné dans ces murs pour le restant de mes jours. Je m’approche et je vois les étincelles de nos premiers instants dans ses yeux. Je prends le téléphone qui nous sert d’interphone et c’est à ce moment précis que, avec le sourire en coin, plutôt avec un énorme rictus, la propriétaire de la pension me souhaite : « Joyeux trente-cinquième anniversaire de mariage, chéri! »

jeudi 17 novembre 2011

Insaisissable malédiction de la vie (Concours de la nouvelle policière)

Insaisissable malédiction de la vie
Le saumon ne s’attrape pas au lasso, pas plus que tous ces criminels en liberté. Ces derniers rôdent et voguent de par le monde. Tous ces malfaiteurs croient être capables de semer la terreur par leurs actes. Ils oublient souvent que c’est moi qui les dicte. Je commande tous leurs faits et gestes. Je prends possession de ceux-ci. Je nargue tous ces pseudos Sherlock Holmes. Je sème tous ceux qui courent après ces assassins. Je poursuis ma fuite. Je poursuis mon destin. Je dupe tous ces policiers qui recherchent autre chose que moi. Interpol, FBI, Gendarmerie royale, tous croyant pouvoir attraper le poisson.

Cependant, je n’en suis pas un. Ma nature me protège. Je continue ma propre aventure. Je contrôle les destinées. Je suis évanescente dans mes actions. Je peux accomplir tout ce que je désire. Je suis imperceptible pour vous. Je suis sans faille dans mes démarches. Je suis impossible à capturer, tout comme ces saumons qui me narguent pendant que je pêche.

À la barre
Soudain, je chavire. Je suis sur un bateau. Invisible, j’en suis à la barre. J’en cause le naufrage. Je n’avais eu qu’à attendre la bonne vague pour réussir mon exploit. Celle-ci était gigantesque. Cette vague avait atteint la coque du paquebot. Elle l’avait déstabilisé. Le bateau de croisière chavirant avait attisé ma convoitise. L’attente avait été aussi longue qu’un surfeur patientant pour son moment de gloire. J’étais convaincue du mien. Une petite rotation de ma part, et le voilà à la renverse, ce gigantesque insubmersible. Encore des créateurs négligeant la force que j’étais.
Tous ces fêtards furent envoyés à la dérive. Seule moi avais le loisir de décider du moment de la culbute. Je n’éprouvais aucun ressentiment, aucune sympathie face à tous ces submergés. Aucune pitié pour tous ces noyés. Tous ces naufragés échoueront sur l’île à l’aube demain. Je m’assurai de la noyade de chaque personne. Je n’éprouvais aucune honte à m’en assurer, quitte à les faire suffoquer sous l’eau. Les cœurs cessèrent de battre; certains les uns après les autres, d’autres simultanément.
Aucun survivant. Sauf moi. Je sais que je demeurerai introuvable. Ce désastre causera tant d’émoi dans la population. Cet émoi durera quelque temps, avant de sombrer dans un oubli dénué d’intérêt. Le navire aura rejoint les tréfonds de l’océan. Les poissons y établiront demeure. Je contrôlerai leurs destinées. Il n’y aura que moi qui ne terminerai pas comme une épave.
Je contrôle leur direction. C’est encore un de mes crimes. J’assouvis mon désir. Je fais régner l’ordre. Ce n’est pas mon plus grand crime. Ce n’est pas le Titanic. Il n’en subsiste pas moins que j’en demeure à l’origine. Je ressens encore un sentiment de complétion. 500 naufragés, c’est tout de même considérable comme nombre. Ce sont 500 vies que j’ai contrôlées, 500 âmes qui ne cesseront d’errer. 500 morts, zéro survivant.
Voilà les gardes-côtes. Ceux-ci arrivent trop tard. Je me retiens de leur foncer dedans. Ils tentent de comprendre le drame, ne parviennent pas à le saisir. Ils se demandent comment ils annonceront la nouvelle. Leurs mines sont basses. Ils auraient voulu éviter cette catastrophe. Ils ont une impression d’avoir échoué à leur devoir de patrouille. S’ils savaient comme je me réjouis de les voir dans cet état! Je dus dévier ma trajectoire pour les éviter.
 Je crus que l’un d’eux perçut ma présence. Il n’en dit mot. Les autres ne le croiraient pas; il serait considéré extrêmement cinglé. Un fou recevrait plus de respect. On dépêcherait cet homme à l’hôpital pour qu’il subisse des soins. Et de là, je pourrais poursuivre mes méfaits. Mais son silence le sauve… pour le moment.

La chaleur
Je décidai dès lors de voguer vers d’autres horizons. Je devais aller m’établir dans une autre demeure. Je devais poursuivre ma fuite infaillible, inattaquable. Je savais que mon séjour était éternel. Telle était ma volonté. Je flamboyais dans mon dessein. Une éruption volcanique dégageait moins de chaleur, bien que je fus glaciale. Mon feu se consumait. Cette rage en moi dévastait tout sur son passage. Plus près d’un feu de forêt que d’un feu de paille. Étrange comparaison!
 J’entendais les cris. Ceux-ci n’étaient que des murmures pour moi, que des bruissements de tisons ardents. Ces bruits ravivaient mon instinct de survie. Il y avait une grande chaleur. Cette chaleur se répandait à petits feux. Elle éclairait d’une étrange lueur la bâtisse. Une autre catastrophe de la nature, perpétrée par moi. Accusée d’être pyromane!
 Les pompiers venaient d’arriver. Leurs sirènes avaient attiré une foule de curieux. Ces gens étaient désemparés. Ils avaient une foi incomparable envers les pompiers. Ces derniers tenteraient tout en leur pouvoir. Ils ignoraient qu’ils arrivaient trop tard. Quel drame pour eux! Ils ne pouvaient plus que sauver les biens. Plus aucune âme à sauver en ce lieu.
L’envie d’en blesser un me prit. Cependant, son heure n’était pas encore sonnée. Elle viendrait bien plus vite que ce à quoi il s’attendait. Je règlerais son cas plus tard. Ce diable paierait pour tous ses pêchés commis en ce bas monde. Il n’obtiendrait point mon pardon. Il ne se bornerait qu’à ma condamnation.

Ma véritable nature
Encore une fois, je pus quitter les lieux sans être remarquée. Je laissais cependant la marque de ma présence. Celle-ci perdurait des heures, voire des années. Je ne m’en faisais point. Je savais que ma trace s’estomperait sans disparaître. Celle-ci resterait à jamais invisible à l’œil nu. Il faudrait être cinglé pour la percevoir. Mais elle fait si mal dans le cœur de chaque humain. Mais quels cœurs et quelles âmes ont-ils?
Je brûlais du désir de poursuivre mon équipée. Je ravivais à chaque crime cette flamme en moi. J’adorais la lueur de mes pensées qui narguait tous ceux envoyés sur de fausses pistes. Cela me rendait folle de les narguer, folle d’exultation. J’emploie une multitude de moyens pour accomplir mon destin. Tous ces enquêteurs ne font pas les liens entre les différents meurtres. C’est ma joie de pouvoir les mélanger!
 Encore des pseudos Sherlock Holmes qui croient pouvoir résoudre toutes ces énigmes. Cette bande d’incapables ne voit pas ce qui les regroupe tous. Cette abondance de moyens les rend aveugles. Ils seront incapables de résoudre ces enquêtes. La solution ne leur parviendra pas même si je la leur insufflais à l’oreille. Cette façon de savoir que je suis en liberté comble mon exultation. Je ne les trompe pas. Je suis seulement plus forte qu’eux. Tous ces différents moyens font qu’ils pensent que c’est orchestré par différentes personnes. Leur sentiment d’humiliation me rend moqueuse et joyeuse.
Je continue mes méfaits. Les moyens ne manqueront point. Ces enquêteurs oublient l’essentiel et c’est cet essentiel qui me définit. C’est pour cela que je peux poursuivre mes délits. Ma nature intrinsèque me permet de parfaire de grandes œuvres. Cet essentiel ne sera jamais découvert par eux, il est bien trop évident !

Aveuglement naïf
J’embarque à nouveau sur un bateau. J’y demeure, discrète. Je parcours le monde à la recherche de nouvelles proies. J’adore ce jeu de chasse, ce jeu de pêche. Je suis à l’abri d’être découverte. Cette discrétion me sauve. Elle me permet de poursuivre ma fuite et ma poursuite de ces proies.
J’en repère une. Je me lie avec elle. Je transpire la confiance en sa compagnie. Ce qu’elle peut être naïve! J’adore. Je suis folle de joie. Je danse le tango avec elle. Mes mains se promènent partout sur son corps. Les hanches, le dos, et le cou. Je continue de l’abreuver à mes propres paroles. Je l’aveugle par mon charme.
Je viens d’étrangler cette jeune femme. Je suis enivrée. Quel sentiment! Quelle joie! Ce fut si facile de la berner, d’aveugler sa confiance. Un vrai jeu d’enfants. Dommage que j’aie dû lui faire subir ce sort. Elle était si belle, si pétillante. Elle rayonnait sur tant de personnes. Tant de plaisir est péché. Ce délit lui a coûté la vie.
Je laisse plein de gens dans le deuil. Qu’importe! Un jour viendra leur tour. Je finirai par m’en occuper tôt ou tard. Cette pétillante femme devra veiller sur ces gens d’ici là. Enfin, c’est ce qu’ils croient tous qu’elle sera leur ange gardien ou leur bonne étoile. Leur naïveté attise leur croyance. Or, leur destin et ma destinée en décidera autrement. Je me sens irréprochable d’agir ainsi. Je rôde, je vais et je viens. Je poursuis mon destin. Je suis en liberté. Je suis la réelle gardienne de toutes ces vies. Certaines ont des passages aussi rapides que des comètes sur Terre. Je décide de la chance qui leur sourit.

            Garder le contrôle
Je prends possession de ce corps pour la deuxième fois. Quel sentiment d’euphorie! Quelle plénitude! Je contrôle encore ces actes. Cet humain est influençable, à l’instar de l’humanité. Facile pour moi de semer la sauvagerie en lui. Je suis psychologue. Je contrôle ses émotions. Je maîtrise cet homme; son corps est le mien. Je n’ai plus aucun étonnement face à la haine de l’humanité. Je m’exerce à l’effacer de cette Terre. Elle ne doit pas aller ailleurs dans l’univers. Je suis plus puissante que ces dieux, que ces forces de la nature. Je règne. Je les dirige.
Je guide ses pas. Le corps s’approche de la victime. Il a déjà commis l’irréparable. Il se souvient des gestes à effectuer. Il prend soin de ne laisser aucune trace. Je m’assure qu’il est prudent; je ne voudrais pas être retrouvée avant d’avoir accompli mon destin. Je regarde la future victime. Elle ne s’y attend point. Mon corps a les mains moites. Le cœur bat la chamade. Il bat le rythme des mouvements de mon corps.
Je peux me permettre d’enfoncer cette lame sans doute. Je contrôle les actions. Le bras se penche vers l’avant. La lame est enfoncée dans le corps. Un seul coup et plus une seule respiration. Le sang se répand sur la lame et forme une flaque. La victime y baigne. C’était encore un de ces moyens que je prends pour exécuter ma disgrâce.  C’est une faveur que je fais au monde, une aumône pour celui-ci. Je ne ressens aucune pitié. Mon intermittence dans ce corps me sauve. Malgré cet effet momentané, je demeure perpétuelle et incessante. Je reste éternelle.

À la recherche de la justice
La victime repose à mes pieds. Morte. Une marre de sang se répand autour d’elle. Je vois tous les péchés qu’elle a commis. La liste est longue. Je ne peux la citer en entier ici. Elle a abusé de la confiance. Elle a abusé de l’insouciance. Elle a abusé de l’enfance. Elle a abusé de son voisin. Et là n’est pas son pire crime. Quelle horreur! Je fais bien de débarrasser le monde de cet être immonde. Quasimodo est un saint à ses côtés.
Tant de crimes impunis. Ils rendent ce monde immonde. Les gens voudraient la paix. Ils semblent y préférer la peur, et la haine. Ils ne règlent pas leurs comptes. Ils demeurent avec plein de rancœur. Leur peine est profonde. Ils croient que leur confiance en viendra à bout. Quelqu’un doit venir réparer les blessures des victimes. Ce quelqu’un est moi.
Moi. Je punis les délits. Je représente la justice. Je suis plus sévère qu’au jour du jugement dernier. Je guide les âmes à travers ce monde. J’y fais un ménage. Cela est mon droit et je le prends. C’est aussi mon devoir, même plus que mon droit. J’honore ces âmes nobles, pour le court temps qu’elles le sont. Je choisis judicieusement les moments et les moyens de rectitude. Je ne manque pas d’imagination. Tous les moyens sont bons pour retrouver l’équité, grande justicière.

La poursuite de mon destin
J’efface mes traces avant de me lancer dans une nouvelle poursuite. Je pars à la recherche. Je poursuis inlassablement ma quête. Je sais que j’attraperai cet homme. Il ne pourra pas m’échapper. Pas cette fois. Il est temps que ce pompier paie. Je vogue de par le monde. Je le traque. Je sais qu’il croit réparer ces crimes en sauvant des vies. Ce n’est pas suffisant. Aucun crime ne peut être réparé de cette manière. Pas avec moi qui représente la justice, pas avec lui qui est l’incarnation du diable. Ma chasse est longue.
Je le repère. Il marche dans la rue. Je le suis. La nuit est sombre. J’aperçois une ruelle. Je lui tends une embuscade. Ma poursuite est immobile. Elle continue sans cesse. Il ne se doute pas que je le guette. J’ai l’impression de le suivre au galop. Je l’attrape. Je lui demande un renseignement. Je lui dis que je suis perdue. Il ne s’attend pas à ce piège. Ma poursuite a le goût de la surprise.
La corde lui enserre la gorge. Je le tire au fond de la ruelle. Je le porte à la forêt. Je l’accroche à un arbre. Je m’assure de la solidité du nœud. J’entends le craquement de sa tête qui se brise. Un autre suicide pour rejoindre les statistiques. Les loups sentiront son odeur. Je ne regrette point mon acte. Cet homme le méritait. Il méritait d’être dévoré sauvagement. Je m’enfuis pour ne pas subir le même sort, involontairement.

Qui sème le vent récolte la tempête (la fuite)
Ça y est, les loups ont trouvé le corps. Cela a alerté la population. La population a alerté les policiers. Les policiers ont encerclé le périmètre. Ils enquêteront encore et encore, en vain. J’avais fait le nœud à l’envers. Quelle bêtise! J’ai déguerpi il y a longtemps. Mon odeur est restée présente, toutefois. Les chiens la hument. Les chiens me pourchassent. Je m’efforce de les semer. Je vais à la vitesse d’un étalon. Je suis plus rapide que le couguar. Les chiens me flairent. Ils semblent désemparés. Ils veulent réussir leur rôle de cerbères. Ils reniflent. Ils suivent différentes pistes. Ils les poursuivent. Ils ont repéré la mienne. Je dois continuer ma fuite. Je dois les semer. Ils ne doivent pas m’attraper. Leurs crocs me réduiraient en miettes. Je sais que je suis plus forte qu’eux, qu’eux tous réunis. Je flaire d’autres pistes. Je m’efforce de camoufler mon odeur parmi celles-ci.
Pourtant, c’est agréable de fuir. Je sais que ma fuite ne causera pas ma perte. Le sentiment de fuite accélère le rythme de mon cœur. C’est comme une évasion de mon propre corps. Une échappée qui évite de causer ma perte. Je fuis, je fuis. Je sens que les chiens ont abandonné la poursuite. Je ne prends pas de chance. Je continue ma fugue. Je dois m’assurer d’avoir semé les chiens. Je ne dégage plus rien. Je persiste à avancer. Je sais désormais que mon obstination a porté fruit. J’ai atteint mon échappatoire. Plus rien ne peut me capturer. Plus rien ne peut m’attraper. Je peux perpétuer ma justice.

L’errance
Je suis en la personne de… Désolée, je viens d’accomplir mon destin. Encore une fois, je quitte en constatant le décès. Je n’accorde pas de deuxième chance à mes proies. L’heure était venue de réaliser mon destin. Je dois changer de demeure pour le poursuivre. Personne ne pourra m’arrêter. Je rôderai toujours. Je rôderai à chaque heure. Je suis plus insidieuse que cette mort qui rôde. Je vagabonde. J’apprécie ce sentiment de liberté. Je peux errer sans fin dans ce monde. Je peux semer le doute dans mes poursuivants. Je libère toute cette fureur en moi. Ce n’est que justice rendue. Je ne me fais pas prendre deux fois à mon jeu. J’erre en toute liberté.
Je décide des évènements. Je choisis les prochaines rencontres. Je vogue, je navigue, j’entreprends encore toute une équipée. Je suis à la barre de mon destin. Je suis à la barre de celui des gens. Je ressens le vent qui caresse mon visage. Aucun frisson. Simplement de la joie. J’aime cette excursion. J’ai l’impression de faire qu’une simple balade. J’aime ce sentiment de contrôle sur tous ces voyages en ce bas monde. Je poursuis ma randonnée à la recherche de mon destin.

Le temps file
Mon pèlerinage se poursuit. J’attends que vienne à moi mes victimes. J’adore ce sentiment d’attente. Il rend plus euphorique l’accomplissement de mon destin. Le temps passe. Je ne fais qu’attendre. Je regarde toute cette beauté autour de moi, cette beauté qui jure avec tant de haine. Le temps n’estompe pas cette haine. Les victimes défilent et le temps file. Je croise plusieurs victimes. Certaines semblent elles aussi attendre. Elles espèrent leur paradis et ma bénédiction qui se fera attendre… toujours.
J’ai l’impression de suspendre le temps autour de moi. Je sens la caresse du vent. Certains diraient que cette attente les rend fous. Ce n’est pas mon cas. Je suis bien, extrêmement bien. J’apprécie ce moment de détente. Ce sursis de mon destin me comble. Je sais que des moments de solitude s’en viennent. Depuis toujours, j’attends après eux. Je suis impatiente qu’ils arrivent.

L’hésitation
Cette attente me permet de reprendre contact avec moi-même. Je suis paisible. Je regarde mes envies. Sont-elles les mêmes qu’au commencement de mon épopée? Oui, je veux terminer ce que j’ai commencé. Personne ne s’en sortira. Enfin, si j’y parviens. Il ne reste que ceux qui me cherchent sans cesse. Je ne fais qu’attendre. Je dois m’assurer de ne pas commettre d’erreur irréparable. Je déteste ce doute, ces erreurs possibles.
Je suis convaincue de mes actions. Non, je m’interroge à nouveau. Qu’ai-je donc? Aurais-je des remords? Je commence à me ressaisir. Je reprends confiance. J’ai encore une crainte. Elle est effacée par ma certitude de faire régner cette justice. Mon envie de droiture est plus forte que mon hésitation. J’hésite face à mes poursuivants. Mon inclinaison à la rectitude me convainc de les faire payer eux aussi. C’était mon souhait. Je ne retarde pas ce moment. Je l’exécute aussitôt ma conviction revenue. Je n’ai plus aucune hésitation.

Seule au monde
Je me sens seule au monde. Suis-je la seule survivante? Ai-je accompli mon destin? Non. Je sais que celui-ci n’est pas complet. Un élément me manque. Un élément m’échappe. Je me sens désemparée. Je dois poursuivre cette fuite incessante. Je dois trouver un moyen de parachever ce qui fut commencé. Je dois trouver de l’aide. Étrange. C’est la première fois que j’en ressens le besoin. J’ai accompli tous ces meurtres sans aide. Je sais que je continuerai mon œuvre. Je sais que mon heure viendra. Elle viendra lorsque mon destin sera accompli. Je transpire. J’ignore ce qui se passe. Désemparée. Je suis le dernier ange sur Terre.

L’ange de la mort
Ma demeure dans cet ange me rend insaisissable. Je vous le redis; personne ne pourra m’arrêter. Je continue à l’infini mon errance. Je rôde. Je viendrai vous trouver. Peut-être pour une deuxième fois, dans votre nouveau repaire. Et puis non. Je ne vous rejoindrai pas dans votre paradis ou votre enfer. J’incarne l’ange de la mort. Je suis plus insidieuse que cette mort qui rôde. Je suis cette grande justicière de la vie. Je suis la grande faucheuse. Je suis la mort.

Insaisissable
Je vous l’avais dit. Ma nature me permet de vous échapper. Personne ne me capturera. Jamais. Je pourrai poursuivre mon voyage à l’infini. Je l’ai fait, je le fais sur ce monde, je le ferai dans un autre monde. Je serai à la barre et contrôlerai votre destinée, votre naïveté. Cette chaleur qui se dégage de vous me réjouit dans mes actions. Cette chaleur n’est pas synonyme d’amour. Elle est synonyme de haine. Cette chaleur me fait penser à rendre la justice. La justice sera rendue peu importe les poursuivants que vous mettrez à mes trousses. Je les fuirai dès que je les sentirai. J’aurai alors qu’un sentiment d’errance. Cette errance sera pour moi qu’une longue attente. Cette attente renforcera votre haine. Cette attente me fera douter. Cette attente me réconfortera dans le fait de savoir que je suis insaisissable et que je finirai par être seule au monde. Je le sais. Je suis cet ange de la mort. Celui qui vous inquiète dans la noirceur et dans la lumière. Celui qui demeure insaisissable et perpétuel.

Malédiction de la vie
Je suis la mort, cette grande malédiction envoyée sur Terre. Je sens une lame me transpercer. Celle-ci est brûlante. Je ressens cette chaleur dans tous les pores. Je commence à ressentir les émotions qui m’ont manquées toutes ces années. Cette chaleur est insupportable. Je sens des papillotements dans le creux de mon ventre. Je réalise toutes les souffrances que j’ai infligées. Je vire folle. J’incarne l’ange de la mort. Je suis cette mort. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je dois survivre. Je dois poursuivre mon destin. Je pars vers d’autres horizons. Je représente la vie. Que m’arrive-t-il? Ce feu se consume en moi. Toutes mes convictions s’envolent. Je veux retrouver ma vie d’avant. Je veux accomplir ma destinée. Celle-ci me semble inachevée. Je dois réaliser mon dessein jusqu’à la fin. Je suis morte.

Deux poèmes

Le dernier adieu
Comment te laisser partir
Et garder espoir en le futur ange gardien
Qui apaisera les larmes de chagrin
Pour ne laisser que les bons souvenirs

Perdu au paradis, confiné dans l’univers
Pour joindre les plaines de lumière
T’élogeant d’adieu dans les prières
Ta scintillante étoile, de là-haut, nous éclaire

Certains te voient dans le firmament
Comme d’autres te ressentent dans le vent
Ou voguant dans l’immensité de l’océan

Mais sache que tu demeureras à jamais dans mon cœur
Et que je te prierai pour un avenir meilleur
Afin d’assécher le flot de pleurs
Et que de toi on garde le meilleur

(Or) Le fruit de ton absence
N’apaisera pas les souffrances
Laissées par le vide immense
De ta dernière danse

Bien que cela soit difficile
Il faut laisser la vie suivre son fil
Et de ce dernier voyage, t’en laisse parcourir les derniers milles

Allez, je prends mon courage, et vous en mets un second

Noircir des pages

Noircir des pages
À n’en plus finir
Les noircir d’espoir
Se libérer du désespoir
À l’aide d’images
Qui semblent éblouir

Noircir des pages
De tous cahiers
À l’encre de chine
Faire frissonner l’échine
Par ces mots volages
Que nous entendons crier

Noircir des pages
Avec notre plume
Hurler à tue-tête
Entendre dans nos cœurs la fête
Et rendre dans les parages
Cet assourdissant volume

Noircir des pages
Effacer, rayer, recommencer
Afin de voir l’étoile filante se rendre vivante
Délaisser les mirages et la tourmente
Affronter les naufrages avec courage
Et vivre le bonheur contre toute espérance dans l’éternité

La panne d'horreur

Voilà, une panne de courant, m'a fait écrire un court texte à la lueur des chandelles! Voici ce que cela a donné.
La panne d'horreur
Voilà près de huit mois que j'étais avec ma copine. Enfin, ce ferait huit mois demain et je faisais semblant de ne pas m'en rappeler. Je voyais bien les derniers temps qu'à chaque fois que nous discutions de la fin de semaine à venir que quelque chose lui importait. Elle tentait de ne rien en laisser paraître, mais son air angélique et son côté romantique m'avaient séduit. Alors, ça paraissait! Comme je feignais l'ignorance, elle ne pourrait qu'être heureuse de la surprise que je lui ferais en lui montrant que je m'en rappelais. Surtout qu'en ce moment, alors que je conduisais en route vers la maison de mon retour de travail, je ne faisais que lui mentionner que j'allais décompresser avec les collègues.

Elle me mentionna qu'elle allait rapidement aller mettre son cellulaire sur la charge afin de poursuivre la conversation. Je m'apprêtais à lui mentionner de ne pas m'attendre pour mange, que ça ne me dérangeait pas de réchauffer à mon arrivée, quand la communication fut coupée. Elle m'avait probablement pas bien branché son portable pour le charger. Or, je vis en avant de moi toutes les lumières de la ville s'éteindre d'un coup. Je trouvais étrange qu'elle manque de batterie au même moment que la ville manquait d'électricité. Et moi-même, je sentais l'énergie me quitter. Comme s'il fallait que tout tombe en panne en cet instant! Comble d'ironie, le voyant de l'essence se mit à clignoter, la dernière chose que je souhaitais dans cette noirceur.

Lorsque je relevai les yeux vers la route, je vus une énorme explosion en avant de moi. Un poids lourd venait d'exploser et avait causé tout un carambolage. Était-ce la chaussée glissante de cette première neige qui l'avait renversé ou quelqu'un en voulait-il à la compagnie et avait posé une bombe? Malgré mon incrédulité, je penchais plus pour la seconde option car dans le court laps de temps pendant lequel j'avais baissé les yeux, le camion n'avait pu déraper sur une plaque de glace, tenter de se maîtriser et faire plusieurs tonneaux. Je n'en revenais tout simplement pas de cette autre coïncidence, d'autant plus que nous étions le 11 du 11 du 11. La fin du monde n'était pas prévu pour aujourd'hui et surtout, je ne croyais pas à toutes ces sottises qui ne faisaient qu'attiser la peur. Je voyais bien que cela n'avait pas de sens et comme je commençais à penser à la théorie du complot, je me dis que j'écoutais trop de fiction américaine, lisais trop sur des complots, l'église, les franc-maçons, la kabbale, et que me laissais emporter par la paranoïa mondiale. Mais j'étais très loin d'être au bout de mes surprises.

À travers les essuie-glace, je tentai d'observer le ciel. Les flocons tombaient maintenant plus vite que la pluie, pendant un orage électrique et je n'y voyais plus grand chose. Ce que je réussis à voir est indescriptible et me fit dresser le poil sur les bras et si ma moustache Movembre l'aurait pu,  elle l'aurait fait. Je vis un objet volant non identifié et me refusai à croire que des extra-terrestres prenaient d'assaut la planète. Pas que je ne croyais pas qu'il existait de la vie ailleurs que sur Terre, mais qu'il me semblait irréaliste que des petits bonhommes verts se déplacent plus rapidement que la vitesse de la lumière ou qu'ils aient trouvé les moyens de survivre plusieurs années en traversant différentes galaxies. L'ovni semblait larguer des gens - oui, c'était ce qu'il me semblait grâce à la Lune qui réfléchissait les rayons du soleil sur la neige. Ces gens explosaient et se transformaient en des semblants de comètes qui venaient s'écraser et faire trembler la Terre. Désolé si je ne peux vous décrire l'horreur de cette fusée aplatie qui semblait avoir également une queue d'avion, mais je ne suis pas le meilleur orateur et ne trouve pas les mots pour décrire le peu que j'entrevoyais à travers les flocons. J'espérais rejoindre bientôt ma copine pour la réconforter et me demandais où nous pourrions nous réfugier en sécurité. Je n'ignorais pas que je devais faire vite puisque le pont que je venais tout juste de traverser venait de s'effondrer dans un fracas infernal.

Je rentrai à la maison, déposai rapidement mon porte-documents sur la table et pensai à aller chercher la lampe de poche pour m'éclairer. Malgré ma connaissance des lieux, dans l'obscurité et la frénésie du moment avec une odeur nauséabonde, je ne pus m'empêcher de m'enfarger dans la patte de la table et dans un cadre de porte ainsi que d'éprouver une sensation de chute et de déstabilisation en arrivant plus vite que penser en bas des marches. Ma vue s'habitua rapidement à l'obscurité qui règnait dans le sous-sol et je pus rapidement trouver la lampe de poche. Je remontai à l'étage, me disant que ma blonde, puisque je ne l'entendais pas, avait dû décider d'aller s'allonger en m'attendant.

Armé de ma lampe de poche, je me dirigeai vers la chambre à coucher et je compris d'où venait l'odeur nauséabonde que j'avais sentie à mon arrivée. Dans le coin le plus sombre du couloir, où ne filtrait aucun rayon de Lune, pendait ma copine. Elle était pendue à l'aide d'un fil de pêche et son cou s'en trouvait grandement lacéré. Sa tête semblait avoir reçu une balle et elle était éclatée. Ma copine avait une épée ainsi qu'un pieu en travers de son corps. Ses jambes étaient fracturées et étaient retournées. Je n'en revenais pas; j'étais anéanti. Il n'y avait aucune éclaboussure sur les murs et malgré tout, il y avait une immense mare de sang par terre et son sang continuait à dégouliner. Ce sang me donnait le tournis. Tout ce sang, ainsi que toutes ces émotions, c'en était trop, je m'évanouis.

...

...

Lorsque je revins à moi, je fus à nouveau saisi d'horreur. Je vis au loin une comète s'effondrer sur la maison des voisins qui explosa et j'entendis plusieurs détonations retentissantes. Mais ce ne fut pas cela qui me donna la plus cruelle et la plus effrayante sensation. Ma copine était fanatique des séries Buffy, Roswell et Surnatural, mais ce à quoi elle ressemblait ne se rapprochait d'aucun des monstres aperçus dans ses téléséries et leurs semblables. La lampe que j'avais échappée en m'évanouissant l'éclairait et me laissait voir sa transformation en créature immonde. L'épée et le pieu s'étaient transformé en d'étranges cornes; ses dents ressemblaient à un croisement des canines des loups-garous et des crocs des vampires; ses jambes continuaient d'être démantelées, lui permettant néammoins d'avancer comme un pantin. Dais ailes avaient aussi commencé à lui pousser: des ailes de chauve-souris, même si une de ses ailes semblaient avoir une partie d'aile d'un ange. Comme quoi elle n'avait pas simplement l'air angélique, mais avait en son for une âme bienfaisante. Cela me conforta que j'avais une chance de la raisonner. Je tentai de le faire, mais la lueur de feu et de rage qui s'échappait de ses mains me fit mettre un bémol sur mes tentatives. De plus, lorsque je l'avais approchée et qu'elle s'était sentie menacée, divers piquants avaient sorti de son corps, énormes piquants dont un avait manqué me crever l'oeil. Bienheureux que je sente encore bon!

J'étais désemparé. Je ne savais que faire. Ma copine se transformait en diablesse! Pourtant, le chiffre du diable était 666 et non 11! Mais mon cerveau cherchant une explication sensée se dit 111+111=222. Et 222 était le tiers de 666! Mais non, que me prenait-il? C'était plus fort que moi et je ne pus que remarquer qu'il y avait six "un" et le "onze" revenait trois fois d'où le fait qu'il y avait trois "six". Oui, c'est irraisonnable, je le sais, mais j'étais dans un grand instant de panique et ce qui me venait à l'esprit était les théories du complot et mes connaissances sur Lucifer. En plus, avec ce que j'avais en avant de moi, comment n'aurais-je pas pu penser à Satan.

Ma blonde venait de se déprendre du fil de pêche et avançait avec un air menaçant, rapidement vers moi. Je ne savais si je devais prendre la fuite. Malgré une attirance vers l'extérieur, j'avais l'impression que ce serait me jeter dans la gueule du loup si je prenais cette option. Et malgré mon amour et mes souvenirs, je savais en mon for intérieur que je devais trouver le moyen de la neutraliser avant qu'elle ne fasse un carnage, à l'instar des créatures mythiques l'ayant précédé. Quelque chose m'attirait à l'extérieur, quelque chose qui me semblait envoûtant. Je décidai de prendre la fuite; je n'aurais qu'à refermer la porte derrière moi pour l'enfermer et cela me laisserait le temps de chercher une solution entre temps.

Lorsque j'ouvris la porte, plein de créatures fantastiques, les unes les plus diverses que les autres, certaines extrêmement menaçantes. Je compris ce qui m'avait attiré à l'extérieur. Une sirène jouait de la flûte en étant assise sur un cobra qui n'arrêtait pas de tirer la langue au rythme de la musique, tandis qu'une autre, assise sur un énorme lynx, usait de sa voix mélodieuse pour tenter de m'envoûter. Je savais que je ne ferais pas comme ces marins disparus en mer et que je ne me laisserais pas envoûter par ces sirènes. Mais je ne pouvais que constater que j'étais acculé au pied du mur, n'ayant aucun échappatoire. J'étais en plein cauchemar et souhaitais me réveiller. Pour la première fois depuis des lustres, je me mis à prier Dieu et lui demander de me sortir de cette impasse.

J'accrochai la plume et l'encre de Chine se répandit. Je maudis ma maladresse, et me dis que je n'avais plus qu'à attendre ma fin tragique. Or, le fait que j'étais résigné face à mon destin ne m'avait pas fait porté attention au fait que ma copine, baignant dans l'encre, commençait à se désintégrer. Comme si elle allait se trouver prisonnière de l'encre jusqu'à ce quelqu'un décide de la libérer en écrivant une histoire. Voyant cela, je pris le flacon d'encre et allai le répandre sur les créatures à l'extérieur qui commencèrent elles aussi à se désagréger au contact de l'encre. Je fis comme si je lançais le flacon dans les airs et l'encre en sortit, s'étirant dans toutes les directions d'elle-même. Puis, la lumière revint d'un coup. Cette fin inattendue, grâce à l'encre, me troubla plus que la perte de ma copine que je pleurai et changea, en ce 11 novembre, à jamais ma perception du surnaturel.
©isallysun

Plume de coeur et de passions

Voilà, de tout temps, j'ai aimé écrire! Je rêvais même de devenir écrivain lorsque j'étais plus jeune, mais je suis réaliste qu'il est difficile de percer dans ce métier et que cela demande de longues heures de correction! Je suis donc plus réaliste, bien qu'un rêve en reste un jusqu'à ce qu'il devienne réalité, mais comme l'écriture fait partie de moi, de mes besoins, je continue d'écrire pour le plaisir. En espérant que mes textes sauront vous plaire. N'hésitez pas à me faire part de conseils et à me faire remarquer mes erreurs de syntaxe, orthographe!